Film musical de Richard Attenborough, musique de Marvin Hamlisch et Edward Kleban, chorégraphie de Jeffrey Hornaday, avec Michael Douglas Alyson Reed& alii. Etats-Unis 1985, 113 minutes.
A l’occasion d’un casting pour une comédie musicale, chacun des candidats finalistes est invité par le metteur en scène, Zach (Michael Douglas) à évoquer sa vie, ses espoirs, sa passion pour la danse. Une galerie de portraits, drôle ou tragiques, que domine la figure de Cassie (Alyson Reed), ancienne compagne de Zach désireuse de remonter sur les planches.
Adaptation à l’écran d’une comédie musicale éponyme, le film cherche à tirer un effet dramatique du rude face-à-face opposant les danseurs, exposés en ligne sur la scène dans l’espoir d’une difficile sélection, et le metteur en scène au départ presque invisible, perdu dans l’obscurité de la salle, qui fait impitoyablement intrusion dans leur existence. Mais l’arrivée de l’ancienne amie de celui-ci, Cassie, qui fait revenir à sa mémoire l’histoire de leur relation passée et de leur douloureuse rupture, est censée redonner progressivement à cet homme initialement froid un peu d’humanité.
Je n’ai cependant été totalement convaincu ni par les personnages de Zach et Cassie, ni même par le jeu des acteurs qui les interprètent. Michael Douglas, à force d’être inquisitorial et distant, en devient raide et inexpressif. Quant à Alison Reed, elle interprète une Cassie un peu hystérique et dont les prestations dansées ne sont pas tout à fait la hauteur des compliments hyperboliques qui lui sont faits tout au long du film. L’histoire de leur couple manque un peu de substance et ne parvient pas à provoquer l’empathie.
D’autre part, le retour systématique, entre deux numéros dansés ou chantés, à un plan montrant les candidats alignés sur la scène donne au film un caractère statique et répétitif qui pourrait provoquer à la longue un sentiment d’ennui… N’était-ce, justement, la qualité excellente, et parfois exceptionnelle, des séquences musicales.
Chacune d’entre elles nous conte, sur un ton comique, doux-amer ou tragique selon les cas, l’histoire de l’un des candidats. Dans At the Ballet, Sheila, Bebe and Maggie racontent leur découverte émerveillée de la danse à travers les spectacles de ballet, qui leur ouvrent un univers de beauté bien éloigné de la médiocre réalité quotidienne. Dans Nothing, Diana raconte sur un ton doux-amer ses difficultés dans l’apprentissage du métier de comédienne et son incompréhension face à une pédagogie absurde. Dans Who Am I Anyway? , Paul exprime son désarroi et son manque de confiance face aux qualités exigées de lui dans son métier de danseur. Dans Dance: Ten; Looks: Three, Val nous raconte sur un mode comique ses désillusions successives dans la carrière de danseuse, liées à un physique trop androgyne ne correspondant pas aux normes exigées par les producteurs en matière de féminité. Enfin, dans What I Did for Love, Cassie évoque ses espoirs et ses déceptions amoureuse tandis qu’un ballet répète en arrière-plan un numéro de claquettes.
Mais c’est à mon avis la danse qui constitue la partie la plus intéressante du film. I Hope I Get It met en scène, au début du film, l’ensemble des candidats à l’audition, exécutant à l’unisson une chorégraphie de ballet simple mais débordante de vitalité juvénile. I Can Do That est un très impressionnant solo de danse comique et acrobatique où le jeune Mike exprime ses ambitions artistiques. Surprise, Surprise est un numéro d’Afro-Jazz très tonique interprété par Richie, d’abord en solo, puis accompagné par l’ensemble du ballet. Dans Let Me Dance for You, Cassie exécute un numéro de danse jazz censé rappeler à un Zach très ému l’histoire de leur rencontre. Enfin, dans le numéro final, One, une troupe de près de 130 danseurs exécute une impressionnante chorégraphie en costume et haut de forme doré, dont le caractère massif est encore accru par la présence de miroirs qui reflètent leur image pratiquement à l’infini.
Malgré ces qualités, A Chorus Line n’a reçu à sa sortie que des critiques assez mitigées, du fait notamment de la manière décevante dont son intrigue principale a été rendue à l’écran. Depuis lors, cependant, la comédie musicale a fait l’objet de plusieurs reprises sur scène.
Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner le film entier, cliquez sur : Chorus.
Fabrice Hatem