Catégories
Films musicaux nord-Américains avant 1968

An American in Paris (Un américain à Paris)

ImageComédie musicale de Vincente Minnelli, Musique de Georges et Ira Gershwin, chorégraphie de Gene Kelly, avec Gene Kelly, Leslie Caron, Georges Guétary, Oscar Levant, Nina Foch, Etats-Unis, 1951, 113 minutes.

Le jeune peintre américain Jerry Mulligan (Gene Kelly), vit à Paris une heureuse existence de bohème artistique, en compagnie de son ami le pianiste Adam Cook (Oscar Levant). Il tombe amoureux d’une jolie française, Lise Bouvier (Leslie Caron), qui partage ses sentiments. Mais celle-ci est sur le point d’épouser un autre homme, le chanteur de  music-hall Henri Baurel (Georges Guétary). Le bonheur parviendra-t-il à trouver son chemin en dépit des obstacles ?

ImageVincente Minnelli ne fut pas seulement l’un des plus grands metteurs en scène de la comédie musicale américaine (Meet me in Saint-Louis, Ziegfeld Folies, Bandwagon). Il fut aussi un grand amoureux de la culture française et de Paris, ville où il situa l’intrigue de plusieurs de ses films, dont Gigi et… An American in Paris. Cette oeuvre nous propose une vision enthousiaste et idéalisée de notre capitale : images magnifiques des grands monuments, reconstitution folklorisée d’une ruelle populaire avec ses maisons délabrées, ses bistrots typiques et ses gamins en culottes courtes, magnifiques revues musicales, bal des 4’z’arts, caves du quartier latin, quais de la Seine propices aux rencontres romantiques… Le tout servi par l’incomparable art de la couleur et de la composition de Minnelli.

ImageIl y a bien dans ce film quelques petites imperfections. Le rythme est parfois lent, avec des dialogues un peu bavards, surtout dans la première demi-heure. Georges Guétary, excellent chanteur d’opérette française, fait un peu figure de pièce rapportée dans cette œuvre cinématographique, qui malgré son originalité et sa francophilie, reste fondamentalement campée dans une esthétique hollywoodienne. et, en dépit de son immense talent de danseuse, le physique d’adolescente maigrichonne de Leslie Caron nous fait parfois un peu regretter le voluptueux magnétisme  d’une Cyd Charisse.

ImageMais, ces quelques réserves mises à part, quelle féérie !! Gershwin nous livre quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvres musicaux (dont l’adaptation à l’écran de sa fameuse suite symphonique concerto in F). Georges Guétary donne une délicieuse french touch à ses numéros de music-hall (We‘ll Build a Starways to Paradise, Nice Work If You Can Get It). Oscar Levant, par ailleurs excellent pianiste, est désopilant dans son rôle de musicien fauché rêvant de sa gloire future (Concerto in F). Leslie Caron est une danseuse pleine de charme et d’une grâce fragile (Embraceable You). Kelly est un artiste complet, à la fois chanteur et danseur (‘S Wonderfull, I Got Rhythm, Our Love is Here to Stay, Tra la la la).

ImageEt surtout, la fin du film est illuminée par un extraordinaire ballet, d’une longueur inaccoutumée pour le cinéma (près de 20 minutes). On y voit Gene Kelly, parfois en duo avec Leslie Caron, exécutant dans les rues d’un Paris fantasmagorique, dont les décors et  personnages sont inspirés de célèbres tableaux de peinture moderne, une chorégraphie sans aucun équivalent dans l’histoire de la comédie musicale : un mélange coloré de fantaisie et de romantisme, de burlesque et de nostalgie, de joie de vivre et de moments d’angoisse.

ImageMalgré quelques inévitables artifices de scénario, l’intrigue sentimentale « fonctionne » de manière très efficace, avec son chassé-croisé de situations amoureuses qui tiennent le spectateur en haleine jusqu’à l’ultime séquence.

La mise en scène met également bien en valeur, sous des allures de comédie, la complexité des situations psychologiques, comme par exemple dans la scène de bal costumé, à la fin du film : la tristesse des principaux protagonistes, dont chacun est confronté à une déception amoureuse, ycontraste douloureusement  avec la joie exubérante de la foule.

ImageCe serait donc vraiment une erreur pour un danseur francophone de ne pas avoir vu (et revu) ce merveilleux film de danse francophile, détenteur d’un nombre record de distinctions académiques !!!

Fabrice Hatem

Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia.

Pour visionner le trailer, cliquez sur : Trailer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.