Fiction de Tomás Gutiérrez Alea et Juan Carlos Tabío, Cuba-Espagne-Mexique, 1993, 100 minutes
David, jeune militant communiste au physique d’éphèbe, est courtisé par Diego, esthète homosexuel et contestataire. D’abord réticent à ses avances, il finit par se prendre d’amitié pour lui, ainsi que pour sa voisine Nancy, qui va l’initier à l’amour. Mais le régime n’apprécie ni l’homosexualité ni la dissidence artistique…
Cette comédie pleine d’humour et de gentillesse aborde également, avec une causticité remarquable, les thèmes sensibles de la liberté d’expression artistique et de la répression de l’homosexualité. Les longs plaidoyers de Diego en faveur de la tolérance, qui expriment visiblement l’opinion des réalisateurs, sont cependant livrés sans lourdeur démonstrative, grâce notamment au talent de Jorge Perugorría, qui réalise d’un bout à l’autre du film une prestation émouvante et inspirée.
Film de grande qualité, perçu à l’époque de sa sortie comme le possible signe avant-coureur d’une libéralisation du régime, Fresa y chocolate reçut un accueil chaleureux de la critique et du public international. C’est l’avant-dernier film du grand réalisateur Cubain Tomás Gutiérrez Alea, qui déjà très malade, fut largement assisté comme pour le suivant, Guantanamera, par Juan Carlos Tabio.
Fabrice Hatem
Pour visionner le film : https://www.youtube.com/watch?v=NinKUbwQvR4