Documentaire de Oliver Primus et Arnold Oehri, 82 minutes, 2009Genève, vendredi 23 novembre 2012
Né en 1923 dans une région rurale du nord-ouest de l’Argentine, le guitariste et chanteur Eduardo Falùest, avec Atahualpa Yupanqui, l’un des compositeurs interprètes qui ont le plus contribué à faire connaître au public international la beauté du folklore rural argentin. Ancré par ses origines dans la tradition de la musique populaire, il a su moderniser celle-ci et enrichir le jeu guitariste par l’incorporation d’autres influences, notamment académiques. Créateur d’un style de duo guitare-voix extrêmement original, il a mis ses qualités de compositeur interprète au service de poètes de talent comme Jaime Dàvalos ou Leon Benaros,pour chanter les paysages du nord-ouest de l’Argentine et la vie des hommes modestes qui les habitent. Il a également mis en musique des textes du célèbre écrivain argentin Ernesto Sabato.
Le beau documentaire d’Oliver Primus et Arnold Oehri rend un hommage réussi à ce grand artiste. Construit selon un plan chronologique, il retrace les étapes de la vie du maître : sa jeunesse dans la région natale de Salta ;son arrivée à Buenos Aires en 1945 qui lui permet de donner, notamment à travers les retransmissions radiophoniques, un large écho national à sa musique ; puis les tournées dans le monde entier et la consécration internationale à partir des années 1960.
Un montage rythmé et efficace alterne images des lieux où a vécu le maître, interviews de lui-même et de ses proches, et larges extraits de ses enregistrements ou de ses récitals. Vidalitas, cielitos, chacarreras, zambas, gatos, tonadas, chansons andines – dont le célèbre El condor Pasa, dont j’ai appris à cette occasion qu’il était le compositeur -, se succèdent dans une féerie de rythmes et de mélodies populaires. Entre anecdotes et souvenirs, les conditions de création des principales œuvres d’Eduardo Falùsont rappelées d’une manière très vivante, mettant en lumière l’enracinement de son inspiration dans sa terre natale et dans le monde rural dont il est issu.
Un documentaire à la fois agréable à regarde et très instructif.
Fabrice Hatem
oprimusluewind.ch