La Havane, Mercredi 22 juin 2011
Après une séance de tournage à moitié ratée la semaine dernière pour cause de pluies tropicales, je suis retourné ce mercredi au centre Sportif Jésus Menendez du quartier de Pogolotti pour retrouver le Cabildo – traduisez : la troupe de carnaval – de la Havane[1]. Le soleil étant cette fois au rendez-vous, j’ai pu tourner dans des conditions correctes les séquences prévues de mon documentaire consacré au danseur et chorégraphe Domingo Pau, qui est aussi directeur artistique du Cabildo (photo ci-dessous). Quel plaisir de voir évoluer devant ma caméra, cette fois en plein air, au milieu d’une végétation luxuriante, cette belle troupe de danseurs aux vêtements colorés, toute entière consacrée à l’évocation de la mythologie des Orishas, si chère à mon cœur !
Mais mon bonheur ne s’arrêta pas là. A la fin du tournage, Domingo Pau, sans même le savoir, me fit l’un des plus beaux cadeaux de toute mon existence. Il décida en effet de mettre à profit ma présence – et celle de mes appareils de prise de vue – pour terminer le tournage par une séance de photos. Les membres de la troupe furent donc priés de défiler, les uns après les autres, devant mon objectif – et mes yeux émerveillés – pour prendre chacun la pose de l’Orisha qu’il interprète au sein du Cabildo.
Lumière abondante mais par trop dure, costumes bariolés, aimables figures de jeunes danseurs, présence d’un trépied, poses élaborées par l’un des plus grands chorégraphes vivant de folklore afro-cubain et adaptées à mes besoins de photographe : je n’avais aucune excuse pour rater mes prises de vue. Le résultat n’est peut-être pas transcendent, mais il est convenable. Je vous le livre ci-dessous.
Voici les interprètes de Chango, dieu des tambours, du tonnerre et de la danse
Voici les interprètes d’Ochun, déesse de l’amour
Voici deux interprètes d’Oggun, Dieu de la guerre et des forêts
Chango et sa maîtresse Ochun s’aiment et se désirent
Oggun, jaloux, les observe caché dans la forêt
Chango et Oggun se battent pour Ochun
Oya, femme légitime de Chango, déesse des tempêtes
Oya, vue de plus près
Oya, avec sa suivante
Oya et son époux Chango
Les mêmes, en gros plan
Une belle Yemaya
Les diabolins et le cavalier du Cabildo
Mais ce moment a été pour moi davantage qu’une simple séance de poses photos. En effet, la mythologie des Orishas alimente depuis longtemps mes rêves. J’ai même écrit sur elle une série de petits contes de mon cru, parfois directement inspirés par les Pataki, parfois purs produits de mon imagination (2). Un de mes désirs secrets était d’illustrer ces nouvelles par des images représentant les Orishas en train de les interpréter. Un peu comme un roman-photo… Depuis ce soir, sans l’avoir encore totalement réalisé, je me peut-être rapproché de ce rêve. Aurais-je trouvé mes acteurs, mes décors, mes costumes ?
Fabrice Hatem
[1] Pour découvrir cette troupe : /2011-05-15/le-cabildo-la-havane-a-sa-troupe-de-carnaval/
[2] Pour lire ces contes : /2004/12/21/1995-prospective-strategique-1995/