Mardi 14 juin 2011
Fondé en 1962, le Conjunto Folkorico Nacional de Cuba (CFN) est l’une des institutions culturelles les plus prestigieuses et les plus originales du pays. Sa mission consiste à maintenir vivantes et mettre en valeur les traditions populaires de musique et de danse, et tout particulièrement celles appartenant au patrimoine des afro-descendants : danses yoruba, Palo, Rumba… Son corps de ballet a vu passer au cours de ses cinquante années d’existence quelques-uns des danseurs cubains les plus talentueux et a largement contribué à faire connaître la culture cubaine dans le monde à l’occasion de nombreuses tournées internationales.
Mon ami et maître Domingo Pau, ancien danseur soliste du CFN, m’a permis, à l’occasion du documentaire que je réalise actuellement sur lui, de découvrir ce lieu de l’intérieur, en assistant à des répétitions, en réalisant des interviews, et en me familiarisant avec la vie quotidienne du Conjunto.
Au moment de mon passage, à la mi-juin, l’équipe du CFN mettait par exemple la dernière main à la préparation du festival Folkcuba de juillet prochain. J’ai eu la possibilité d’interviewer à ce sujet Ileyna Blayo, coordinatrice de cet événement, ainsi du fameux Patio de la Rumba (1), qui réunit chaque samedi après-midi les afficionados de la culture afro-cubaine autour d’un beau spectacle de danse dans le patio arboré du CFN.
FH. Qu’est-ce que FolkCuba ?
I.B. Cet événement est né en 1982 de l’idée de faire mieux connaître notre culture populaire à l’étranger. Il a eu lieu depuis lors sans discontinuer depuis 29 ans jusqu’à aujourd’hui.
Deux sessions de deux semaines sont organisées chaque année. L’une débute le 3ème lundi de janvier et l’autre le premier lundi de juillet.
Il s’agit en principe d’un événement international, mais il est également ouvert aux cubains.
Quel est le contenu du programme ?
Il s’agit essentiellement d’ateliers de danse : danses folkloriques (Yoruba, Palo, Bantu, Arara, Rumba), danses sociales (Cha-cha-cha, Salsa). Ceux-ci sont complétés par des conférences, des visites, des démonstrations et des spectacles, ainsi qu’une initiation au chant et aux percussions. Un atelier spécifiquement consacré aux percussions Yoruba est par ailleurs proposé en parallèle aux participants plus intéressées par la musique.
L’inscription est libre, sans niveau pré-requis, mais nous classons au début du festival les participants en trois catégories selon leur niveau de départ.
Il y a environ 40 à 50 participants par sessions, venus de tous les pays du monde. Le dernier samedi, ils sont invités à montrer ce qu’ils ont appris au « Patio de la rumba », et nous leur remettons leur diplôme de participation.
Quelles sont les conditions pratiques ?
Les cours sont donnés par les professeurs du CFN, dans le bâtiment du Conjunto, le matin entre 9h et 13h, six jours par semaine. Le reste du temps est libre pour les participants. Nous ne proposons pas nous-mêmes de logements, mais pouvons fournir les informations nécessaires pour que les stagiaires puissent se loger dans de bonnes conditions.
La plupart des inscriptions se font par contacts individuels, même si quelques agences de voyages offrent parfois un «package » dans lequel est intégré le festival Folkcuba. Le plus simple est de visiter notre site http://www.folkcuba.cult.cu. Le coût de la participation (cours seulement, hors logement et repas), est de 500 CUC.
Si vous voulez mon avis, courez-y. vous trouverez là un enseignement de haut niveau, dans le lieu même où se conserve et se transmet la pure tradition de la danse populaire cubaine. D’après ce que j’en ai entendu dire, c’est sympa, chaleureux, et les gens reviennent volontiers. En plus, c’est franchement bon marché.
Fabrice Hatem
(1) Pour decouvrir le patio de la Rumba : /2010/08/27/spectacle-du-conjunto-folklorico-nacional/