Ce Son, composé en 1928 par Miguel Matamoros fut l’un des premiers grands succès qui ouvrit au musicien le chemin de la notoriété. Et pourtant les paroles de cette chanson sont fort obscures et décousues : un mélange sans logique d’allusions parfois cryptiques à de petits évènements la vie de quartier du Santiago de Cuba de jugements inspirés la sagesse populaire et de mots aimables à l’adresse de l’auditeur.
La première strophe fait ainsi allusion à la disparition d’un vendeur ambulant nommé Mayor. La seconde strophe – les conseils de la grand-mère à sa fillette de ne pas jouer avec le feu, au-delà de leur apparente banalité, pourraient avoir un double sens un peu coquin. Quant à la troisième strophe – l’histoire de Rufina et du trombone cassé – même des chercheurs passionnés comme Alberto Muguercia n’ont pu identifier l’anecdote réelle qui pourrait l’avoir inspiré. Nous en sommes donc quittes pour laisser vagabonder notre imagination à ce sujet. Quant au refrain, qui n’a rien à voir avec les couplet, il se contente de nous rappeler qu’il serait juste que l’homme puisse recueillir le fruit de son travail.
Mais cet ensemble de strophes décousues forme un petit chef d’œuvre de fraîcheur et de grâce populaire, que je vous propose d’écouter dans l’interprétation du Trio Matamoros (voir photo) tout en lisant sa ses paroles orignales en espagnol et sa traduction en français.
Bonne écoute et bonne lecture !
Fabrice Hatem