Pour lire une traduction de ce texte, cliquez sur le lien suivant : Estoy
Cette guaracha à l’humour grinçant fut composée par Ñico Saquito (1901-1982), l’un des fondateurs de la Trova cubaine, alors qu’il traversait une période très difficile de son existence. « Estoy Hecho Tierra », « Estoy hecho Pulvo », sont en effet des expressions argotiques cubaines évoquant un grand désarroi personnel lié à une situation financière désastreuse. On pourrait les traduire en français par « Je suis plus bas que terre » (pour conserver l’image tellurique) ou encore par « Je suis raide comme les blés » ou « je n’ai pas un radis » (pour insister davantage sur l’idée de détresse économique).
C’est peut-être la douloureuse actualité de ce thème pour les cubains qui explique qu’il continue à être fréquement interprété aujourd’hui dans l’île, y compris dans des arrangements modernisés de type « hard-rock ».
Parmi les interprétrations les plus connues de « Estoy hecho Tierra », on peut citer celles d’Eliades Ochoa (écouter ici) et, celle, plus ancienne, de Ñico Saquito lui-même (extrait, malheureusement indisponible depuis quelques temps, que je remplace par un duo avec Eliades).
Je vous propose d’écouter « Estoy hecho tierra », en version complète cette fois, dans une très jolie interprétation du groupe « contrapunto », tout en lisant ma traduction. Je n’ai cependant pas fait figurer dans mon texte les deux dernières strophes de la version proposée par ce groupe, dont je n’ai pas trouvé trace dans les autres interprétations que j’ai pu écouter, et dont je suppose donc – peut-être à tord – qu’elles ne figurent pas dans le texte original. Ces deux strophes disent à peu près ceci « Au milieu de ma triste vie / On ne voit fleurir aucune fleur / Qu’on me chante des Son ou des Tango / mais qu’aucune goutte d’eau ne me transforme en boue ».
Pour une interprétation parfaitement homogène avec mon texte, mais à mon avis un peu moins intéressante musicalement -, on pourra également écouter le groupe Bejeque.
Fabrice Hatem