Editeur : La Salida n°46, décembre 2005-Janvier 2006
Auteur : Philippe Stainvurcel
Discographie, La Salida n°46
Un album gravé en août de cette année par l’ensemble Debayres réunit, entre autres, Sawa Kobayashi au chant, Osi Tejenera au piano et Carlos Combellos au bandonéon. Il nous propose des compositions très rythmées, aux sonorités actuelles et ouvertes sur le monde. C’est assez réussi. On écoutera Murga tango, une œuvre dont on devine la lignée avec Juan Carlos Caceres mais sur un rythme en quelque sorte « mondialisé ». Tango Debayres, loshe 002, (2004) contact@tangomiamor.com
Le coup de coeur de ce mois-ci est le premier album de Sebastian Farias. Il réunit, outre Sébatian à la guitare aux percussions et aux arrangements, son père Carlos Daniel Farias à la basse, Raphael Chetrit au violon et Maria Belen au chant. Nous étions déjà très heureux de regarder Maria danser avec son frère, Santiago, nous le sommes encore plus de l’entendre chanter, avec une voix aussi fluide que son corps, différentes sortes de musiques du répertoire argentins : tangos, candombe, zamba, chacarera, ainsi qu’une version universelle de la foule d’Edith Piaf, autrement dit que nadie sepa mi sufrir de Cabral. Les interprétations dégagent une forte impression d’unité et empathie entre les musiciens. Sebastian Farias y las guitarras argentinas, Destination sur, che008 (2005).
Le dernier album de l’Orquesta tipica imperial tient toutes les promesses du premier, dont nous avions déjà parlé dans ces colonnes. Une puissance contenue qui les situe entre Osvaldo Pugliese et Fernandez Fiero ; un répertoire intégrant de fortes compositions originales à côté de classiques tels que Corazon de oro de Canaro et Verano porteño de Piazzolla ou Niebla del Riachuelo de Cobián et Cadícamo. Notons que le morceau introductif est dédié à Salvador Allende. Orquesta tipica imperial, Ruidos molestos, www.umiargentina.com.ar
Signalons le magnifique album de photos consacré au tango argentin et à la ville de Buenos Aires, paru aux éditions Night and day dans la collection Ear books qui propose une série dédiée à la rencontre de la musique et de l’image pour un voyage multisensoriel. Les quatre CD contenus à l’intérieur proposent un panorama du tango actuel à Buenos Aires. Ils évoquent également Piazzolla à travers la réédition du concert donné à Rome en 1972 avec son Noneto sur lequel nous entendons le violon d’Antonio Agri. Les photos vous feront rêver et mourir d’envie d’en être et d’y être. Collection Ear books, Night and day music, format 28cm/28cm
Le disque du mois est incontestablement celui de l’orchestre Demoliendo tangos que nous avons découvert à la belle milonga du Châlet du lac. Ce duo se compose de Luis Lomgho qui compose les textes et du pianiste Federico Misrahi à la direction musicale et aux arrangements. Sur l’album, ils s’entourent de nombreux musiciens dont l’orchestre de la Plata. Ils ont su nous faire danser au bal, mais leurs compositions se prêtent également à l’écoute. Le pianiste nous fait voyager entre Chopin, Gerschwinn et Horacio Salgan. La construction de l’album est originale, avec des inclusions d’enregistrements radiophoniques anciens. Sur la plupart des morceaux, le piano nous entraîne avec force et romantisme. Demoliendo tangos, Federico Misrahi, Luis Longho, Sadac 2001.