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Entre autoritarisme et chaos

Journal d’un confiné – Fin de race

29 avril 2020

Notre plus grande erreur actuelle, en Europe de l’ouest et plus particulièrement en France, consiste à croire que nous sommes encore les économies les plus riches et les plus puissantes du monde. Et que de ce fait nous pouvons nous permettre toutes sortes de dépenses somptuaire, comme le financement d’une transition énergétique ruineuse ou des aides sociales aux allures de puits sans fond, plus quelques charmantes danseuses comme l’aide au développement, la lutte contre les discriminations ou la politique culturelle.

Mais la vérité, c’est que nous sommes déjà à moitié ruinés, que notre industrie a été détruite par la concurrence chinoise, que nous sommes endettés jusqu’au cou, et que notre société est profondément minée par des ferments de division et de violence. Bref que nous sommes profondément affaiblis et au bord du désastre.

Pour masquer ce fait, nous nous engageons actuellement dans une sorte d’ultime orgie de dépenses publiques, qui aura pour conséquence (je simplifie beaucoup, hein) de nous endetter encore plus auprès des asiatiques pour pouvoir acheter encore plus de leurs produits (parce que nous ne les fabriquons plus).

Pendant ce temps-là, la Chine se modernise à toute vitesse, se dotant d’équipements et d’infrastructures dernier cri, auprès desquels les nôtres commencent à ressembler sérieusement à celles d’un pays du tiers-monde. En comparant ces images des villes chinoises flambant neuves à celles de nos banlieues délabrées, j’ai l’impression que nous avons déjà perdu la guerre sans même avoir compris que nous devions la livrer…Ou, pour parler autrement, que nous sommes déjà devenus pauvres sans avoir compris que nous avions cessé d’être riches.

Bref, nous sommes un peu comme ces aristocrates de l’Ancien régime face à la bourgeoisie montante : encore prodigues bien que déjà ruinés, un peu condescendants quoique déjà dominés, et vivant dans l’indolence et le rêve quoique menacés d’une catastrophe historique prochaine.

Encore un petit moment, monsieur le bourreau !

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