21 avril 2020
Donc voilà.
On nous a dissuadés de rouler en voiture à Paris à cause de la pollution, mais, désormais, on nous dissuade en même temps de prendre les transports en commun à Paris à cause de la contagion.
Il était depuis quelques temps interdit de porter un masque dans la rue pour cause de lutte contre la violence urbaine, mais, en même temps, il va bientôt être obligatoire de porter un masque dans la rue pour cause de lutte contre l’épidémie.
On nous déconseille de nous rendre à notre travail pour notre santé, mais en même temps, on nous explique qu’il faut continuer à travailler, ne serait-ce que pour payer les impôts.
On est mis en vacances forcées à cause du virus, mais, en même temps, il est interdit d’aller se balader à la plage ou d’aller prendre l’apéro avec les voisins toujours à cause du virus.
On ne peut plus aller faire ses courses au magasin d’à côté parce qu’il a été fermé par le gouvernement, mais, en même temps, on ne peut pas non plus se faire livrer à distance par Amazon parce que le juge a décidé d’interrompre les activités de ses entrepôts.
On ne peut donc plus dépenser son argent parce que tous les magasins et les restaurants sont fermés, mais, en même temps, le ministre de l’économie nous fait les gros yeux quand nous plaçons cette épargne forcée sur notre livret A plutôt que de l’investir dans une bourse en chute libre. Start-up Nation, lève-toi et en marche !!
On boucle chez eux tous les gens innocents pour limiter la contagion, mais, en même, temps, on libère les voleurs et les assassins, également pour limiter la contagion.
On est obligés de rester cloîtré chez soi dans un huis-clos familial parfois pesant, mais, en même temps, les voisins sont incités à dénoncer le mari à la police dès qu’ils entendent une dispute.
Le seul truc bien, finalement, c’est que le suicide reste autorisé. Comme ça, si tu te rates, on t’envoie pas en prison. C’est cool, la liberté.