7 juin 2020
On entend souvent dire – et pas seulement dans les milieux de l’ultra-gauche, mais aussi dans ceux du pouvoir bien-pensant soi-disant progressiste – que la crise du coronavirus aurait « accru les inégalités ».
Traduisez : « Salauds de gens un peu aisés qui êtes arrivés à vous sortir pas trop cabossés du confinement !!! Vous n’en n’avez pas bavé autant que les autres, mais vous ne perdez rien pour attendre, maintenant on va vous faire cracher au bassinet fiscal !!! »
Mais moi, j’ai une autre interprétation de cette histoire « d’accroissement des inégalités ».
Voilà. Il y avait en France plein de gens modestes qui se débrouillaient comme ils pouvaient pour gagner leur vie : des femmes de ménages. Des petits commerçants. Des vendeurs de rue. Des TDS. Des employés de la restauration et de l’hôtellerie. Des professeurs de danse de loisirs à moitié au black. Des intermittents du spectacle (des artistes, quoi..).En gros, sans doute des millions de personnes qui arrivaient à s’en sortir en travaillant dans des secteurs plus ou moins informels.
Pour ceux-là, la crise sanitaire et surtout le confinement qui s’en est ensuivi ont eu des conséquences totalement ravageuses. Du jour au lendemain, ils ont été totalement et sans préavis privés de leurs sources de revenus. Et comme ils travaillaient à moitié au black, ils n’ont droit bien sûr à aucune aide publique. Bref, une simple décision gouvernementale les a jetés d’une heure à l’autre dans un noir désespoir.
Alors, bien sûr, comme d’autres ont été moins affectés qu’eux, cela a arithmétiquement « augmenté les inégalités ».
Mais en fait, le vrai phénomène auquel nous avons assisté ce n’est pas une « augmentation des inégalités », mais une mise à mort économique de millions de gens précaires. Et ce n’est pas du tout la même chose.
Car si l’on utilise le prisme de l’« augmentation des inégalités », cela justifiera bien sûr que, pour y remédier, on finisse, un jour ou l’autre, par augmenter les impôts de ceux qui s’en sont moins mal sortis que les autres sous prétexte de redistribution.
Admirons la logique ubuesque de cet Etat qui se prend pour Robin des bois : il commence par réduire par ses décisions arbitraires des millions de gens à la misère ; et puis, dans un second temps, il prend prétexte de cette catastrophe provoquée par lui pour spolier les autres (ceux donc qu’il n’a pas encore totalement réussi à assommer).
Mais si l’on utilise l’autre prisme (celui de l’arbitraire étatique destructeur), alors c’est à une conclusion radicalement différente à laquelle on parvient : il faut simplement que l’Etat arrête, par son autoritarisme et son arbitraire, de disposer à sa guise de la vie des gens. Il n’a tout simplement pas le droit moral d’empêcher des gens modestes et un peu marginaux de bricoler comme ils peuvent pour subsister. Il n’a pas non plus le droit moral de spolier fiscalement ceux qui jouissent d’une situation un peu plus stable sous prétexte de « réduire des inégalités » qu’il a lui-même contribué à creuser statistiquement par ses décisions d’une violence sociale sans précédent.
Car, en agissant ainsi, il n’aboutira en fait qu’à fragiliser encore davantage les travailleurs les plus précaires en asséchant les activités, largement alimentées par les dépenses des « plus aisés », qui les faisaient vivre.
Tout cela n’est qu’une politique de gribouille interventionniste qui n’aboutira, in fine, qu’à détruire le fonctionnement spontané de l’économie, plongeant ainsi l’ensemble de la population dans une spirale sans fin de spoliation fiscale, d’assistanat, de découragement et d’appauvrissement.
A ce compte-là, je préfère encore aller habiter Cuba : là-bas au moins, ils ont du rhum, de la danse et du soleil…