Autrefois, j’avais un empire
De belles amies dispersées
Rue Piat, rue Duc, rue Elzevir,
Que j’allais souvent retrouver.
Descendre à Blanche semblait suffire
Pour pouvoir Lili embrasser
Et pour avec Marie dormir
Le RER A convenait.
Mais un virus à faire frémir
Est soudain venu obstruer
La route de mes plaisirs
Par la police condamnée.
J’ai tenté de circonvenir
Les règles de salubrité
Mais sans parvenir à fléchir
Le flic qui m’a verbalisé.
Alors, sauf à m’abstenir
De mes amantes retrouver
J’en suis réduit, moi, pauvre sire
A surfer depuis mon clavier.
Elles aussi, pauvrettes, soupirent
De voir leurs divans désertés
Par des matous pleins de désir
Mais trop loin d’elles confinés.
Alors, pour la route abolir
Lorsque qu’adviendra le monde d‘après
Je m’emploierai à reconstruire
Un réseau de proximité.