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Entre progressisme et populisme

Quand la légitimité intellectuelle change de camp

Je suis frappé de constater avec quelle rapidité les questions liées à la perte d’identité nationale et à la communaurisation galopante de la société française ont perdu au cours des années récentes leur caractère tabou pour s’imposer comme des thèmes centraux de débat, y compris au sein des milieux intellectuels.

Il y a encore quinze ans, ces questions n’étaient évoqués par AUCUN intellectuel sérieux, et le seul fait de les évoquer faisait immédiatement passer le malheureux casse-cou qui s’y risquait pour un facho stupide et haineux. Puis Il y a eu l’ouvrage collectif dirigé par Georges Bensoussan (sous le pseudo d »Emmanuel Brenner sur) « Les territoires perdus de la république » en 2002. Il y a eu le brûlot de l’ex-gauchiste Thierry Jonquet en 2003, « Jours tranquilles à Belleville », sur le risque de désagrégation sociale et de communautarisation dans ce quartier populaire de Paris. Il y a eu la célèbre tribune de Robert-Walter Redeker dans le Figaro en 2006, dénonçant pour la première fois ouvertement le risque islamiste en France, ce qui lui valut d’ailleurs un procès et des menaces de mort. Il y a eu les travaux de la démographe Michèle Tribalat qui, dans « Les yeux grands fermés », dénonça en 2010 la sous-estimation mensongère des phénomènes de remplacement ethnique, lui attirant un impétueux torrent d’insultes. Et Eric Zemmour qui n’est pas vraiment un intello, mais plutôt un provocateur doué et un batteur d’estrade, fut le premier à toucher le grand public avec ces idées ouvertement « réacs », en nous livrant en 2014 dans « Le suicide français », ses analyses sur la responsabilité des élites béatement multiculturalistes dans le douloureux délitement de la nation française.

Depuis 3 ans, ce néo-conservatisme est devenu franchement à la mode, et chacun y va de son bouquin : Georges Benssoussan sur l’antisémitisme des banlieues et la récession anti-républicaine des cités dans « UNe Frence Soumise -les voix du refus »; Benoit Raisky sur la trahison intellectuelle de la gauche dans « Les batards de Sartre » ; Yvan Rioufiol sur « La guerre civile qui vient » ; Philippe De Villiers et Michel Onfray sur le risque d’effondrement de notre civilisation dans respectivement « Les cloches sonneront-elles encore demain ? » et « Décadence » ; Jérôme Fourquet, directeur à l’IFOP, sur la fin du vivre ensemble et la communitarisation de notre société dans « L’archipel français »… Et j’ai dû en oublier plus de la moitié, dont notamment Finkelkraut et ses anti-racistes racistes, ou Pierre-André Taguieff sur le thème du racisme anti-blancs !!!!

Même les journalistes venant de la presse politiquement correcte type « Le Monde » se mettent à tourner casaque et à tenir, analyses fouillées à l’appui, des propos qui il y a 15 leur aurait valu de se faire traiter de lepénistes et de fachos, à l’exemple de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sur l’islamisation des banlieues dans « Inch’allah » ; ou d’Yves Mamou sur « Le grand abandon » des élites françaises face à l’islamisme.

Mention spéciale pour les gauchistes repentis : Didier Daeninckx sur la compromission des élus locaux de banlieue avec les caïds de quartiers dans « Artana ! Artana ! »; ou encore Régis Debray et son « Eloge des frontières » (avec une mention spéciale pour son parcours météoritique qui l’a conduit des maquis guévaristes de Bolivie à un amour retrouvé pour l’entre-soi national !!!).

Ces livres d’ex-intellos de gauche aux yeux désormais dessillés, qui nous décrivent, horrifiés, ces phénomènes d’implosion de la société française sont devenus tellement nombreux qu’ils font désormais à peine réagir. C’est un peu comme les émeutes de banlieue : la première, celle de Vaux-en-Velin en 1990 je crois, eut droit aux gros titres du 20h ; mais nous en sommes maintenant peut-être à la 1000ème, qui ne fait même plus trois lignes dans les journaux….

Ce qui me frappe, c’est au contraire le vide désormais abyssal de la production intellectuelle des anti-racistes autoproclamés, qui pourtant adorent jouer les donneurs de leçons méprisants. Ceux-ci se contentent désormais de l’invective, de la menace de procès, ou bien du petit discours convenu sur les bienfaits du métissage culturel. Incapables d’articuler une analyse intellectuellement structurée et basée sur les faits, certains d’entre eux dérivent même doucement vers le néo-racisme indigénistes et décolonial…

Il y a donc aujourd’hui un véritable phénomène d’inversion du magistère intellectuel : ce sont les « nouveaux réacs » qui tiennent, désormais, le haut du pavé sur la place publique des idées…

 

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