Engagé depuis des années dans un travail de recherche sur les racines populaires des musiques afro-latines(du Tango au Jazz en passant par la Salsa), je m’aperçois que j’ai vécu avec l’un de ces genres, à savoir la Rumba, une exceptionnelle et émouvante expérience de voyage dans le temps.
De tous les genres que j’ai étudiés, la Rumba cubaine est en effet celle, qui, pour des raisons tenant à la fois aux hasards de l’histoire et à la vitalité propre de son expression populaire, est restée aujourd’hui la plus proche de ses origines marginales, tout en exerçant un rayonnement sur les musiques de loisirs contemporaines du monde entier.
C’est ainsi qu’il était encore possible de rencontrer à Cuba, il y a quelques années, quelques très grands artistes directement issus de la culture populaire la plus authentique, comme les regrettés el Goyo ou Juan de Dios Ramos, dont les œuvres étaient déjà inscrites à l’époque dans la légende rumbera. De leur parler, de les toucher, de les entendre chanter… Un peu comme si, en allant à Buenos Aires, j’y avais rencontré, en chair et en os, des musiciens des premières générations du Tango, comme Rosendo Mendizabal ou Angel Villoldo…
Extraordinaire et émouvante vitalité de la musique populaire cubaine, qui sait se renouveler et rayonner sur le monde tout en restant fidèle à sa plus pure authenticité !!! Les manifestations folkloriques anciennes, toujours très vivantes, cohabitant avec les créations de la musique contemporaine dans une fertile et vertigineuse osmose.
PS : j’oublie de dire que j’ai aussi vécu la même expérience avec le Son, toujours aussi vivant, à la fois intact et doté d’une incroyable capacité de renouvellement, à Santiago de Cuba…