Une présentation du livre de Christian Béthune : Le Rap, une esthétique hors-la-loi
A la fin des années 1980, il ne fait pas très bon vivre dans les ghettos noirs américains de Los Angeles et de New York. Une violence endémique, des emplois précaires et mal payés, des quartiers laissés à l’abandon, un crime organisé fortement structuré autour notamment du trafic de drogue, le crack qui provoque des ravages dans la population, des familles éclatées, des enfants abandonnés à eux-mêmes : triste spectacle qui provoque en retour un sentiment d’injustice et de révolte au sein des populations concernées (photo ci-contre : émeutes à Los Angeles au début des années 1990).
Une nouvelle forme de Rap apparaît alors, le Gangsta rap, qui reflète cette atmosphère de malaise. Elle associe, comme le Rap, les nouvelles possibilités d’expression nées de l’électronique et de la manipulation des samples numérisés au vieux fonds d’improvisation, de pratique collective et de défi musical propre aux traditions artistiques africaines. Mais contrairement au Rap, musique qui à partir du milieu des années 1970 a exprimé l’aspiration des populations du ghetto à une certaine forme de « vivre ensemble », le Gangsta rap met en scène la guerre des gangs, le vécu de la discrimination raciale, de la violence, et le culte de la richesse ostentatoire lié à la pratique d’activités délictueuses (photo ci-ci-contre : le groupe NWA).
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