Ceux qui prétendent « partager le richesses » vous mentent ou se mentent à eux-mêmes.
Quiconque tenterait de le faire ne parviendrait en effet qu’à un seul résultat : anéantir à l’instant même cette soi-disant « richesse à partager », qui s’évanouirait comme un mirage impossible à saisir.
Pourquoi ? Parce que la richesse n’existe pas en elle-même.
Ce qui existe, c’est l’espoir de pouvoir vendre à d’autres personnes un certain nombre de choses, matérielles ou immatérielles, que l’on possède : par exemple des bouts de murs que l’on appelle « maisons », des bouts de papier que l’on appelle « billets de banque » ou « actions » et des bouts de listings numériques que l’on appelle « comptes en banque ». C’est la somme de tous ces espoirs de vente mis bout à bout qui constitue la valeur de votre patrimoine.
Mais ces choses que vous possédez n’ont une valeur que parce que d’autres gens ont eux-mêmes l’envie – et les moyens – de vous les acheter. Et s’ils en ont envie, c’est pour une raison bien simple : c’est parce qu’ils espèrent eux-mêmes tirer un profit de leur utilisation.
Imaginons alors qu’un gros balourd socialiste arrive et dise : « je vais partager les richesses, je vais taxer les profits ».Que se passe-t-il ? Eh bien, les choses que vous possédez PERDENT immédiatement leur valeur pour les raisons suivantes :
1- Parce qu’il n’y a plus personne QUI A ENVIE de vous les acheter, puisque l’on ne peut plus réaliser de profit avec.
2- Parce qu’il n’y a plus personne qui PEUT vous les acheter, puisque les acheteurs potentiels ont eux-mêmes été spoliés par le gros balourd socialiste qui n’a rien compris à l‘économie.
3- Et parce que vous-mêmes vous ne pouvez plus rien acheter avec votre argent dévalué et vos comptes en banque bloqués.
Concrètement, cela signifie par exemple que la valeur de marché de l’immobilier s’effondre (parce que personne n’est assez fou pour acheter une maison qu’on risque de lui spolier et/ou dont les loyers sont bloqués), que la valeur des actions s’effondre (puisque toutes les entreprises ont été nationalisées, ne produisent plus rien et ne rapportent plus de profits à leurs actionnaires) et que la valeur de l’argent s’effondre (puisqu’il n’y a plus rien à acheter dans les magasins et que les produits vendus au marché noir coûtent très cher). Au total, la valeur de votre patrimoine s’effondre, et bien sûr la valeur du patrimoine national (qui est la somme de tous les patrimoines particuliers) s’effondre elle aussi.
En d’autres termes, la richesse n’a pas été partagée. Elle a juste disparu. Et donc il n’y a plus rien à partager.
Bien sûr, cela prend un peu de temps. Pendant quelques années, on maintient un faux-semblant de redistribution en dilapidant les comptes en banque des « riches » sous forme d’aide sociale et en autorisant le squat généralisé des maisons des « riches » avec loyer gratuit. Donc, pendant un très court laps de temps, ce « partage des richesses » peut faire illusion, un peu comme le pillage des magasins lors d’une émeute crée un sentiment fugitif et fallacieux d’abondance.
Mais bientôt, les comptes en banque des anciens riches sont à sec, les maisons des anciens riches deviennent inhabitables faute d’entretien et les entreprises des anciens riches cessent de produire quoi que ce soit d’utile faute de compétence de leurs nouveaux dirigeants bureaucrates et de motivation de leurs employés payés en argent dévalué.
Au bout d’un moment, les maisons ne valent plus rien, les actions ne représentent plus rien et l’argent lui-même ne vaut plus rien.
Bref, au lieu de « partager » la richesse, on a détruit cette illusion partagée qu’est la richesse. Et les gens, sans maisons habitables (faute d’entretien), sans revenus viables (faute de profits interdits et de salaires détruits par l’inflation) sans produits à acheter (faute d’entreprises viables pour les fabriquer), se retrouvent TOUS beaucoup plus pauvres qu’avant.
C’est exactement ce qui s’est produit chaque fois qu’une révolution marxiste s’est produite, comme par exemple à Cuba en 1959. Et il suffit de se promener 5 minutes dans les quartiers délabrés du Vedado et de Centro Habana, avec leurs anciennes et magnifiques maisons coloniales tombant en ruine faute d’entretien, pour comprendre en quoi le « partage des richesses » constitue une illusion totale.
Et c’est bien sûr ce qui se produirait demain en France si les « partageurs de richesses » arrivaient par malheur au pouvoir.
Ps : je voudrais expliquer ici quelques raisons supplémentaires pour lesquels je défends, non seulement la richesse, mais également son alter ego la propriété.
Ma motivation ultime, à cet égard, ne sont pas l’argent et le profit en tant que tels, que la défense de la liberté et l’existence d’une démocratie vivante.
Ce deux valeurs, que je considère comme suprême, supposent l’existence d’une classe autonome, nombreuse et dynamique de petits et moyens entrepreneurs – propriétaires, ainsi que de réseaux familiaux étendus et solidaires.
C’est dans cette classe moyenne-supérieure de gens responsables et entreprenants, que se trouvent en effet les meilleurs contre-pouvoirs à l’extension simultanée des deux menaces les plus graves qui pèsent aujourd’hui sur les systèmes démocratiques libéraux, à savoir d’une part l’hypertrophie d’un étatisme autoritaire et bureaucratique, et d’autre part la mainmise sur l’économie de grands oligopoles industriels et financiers.
Si, dans une société, vous avez plusieurs millions d’entrepreneurs, propriétaires et chefs de famille, vous disposez de l’humus sociologique d’un pouvoir de décision autonome et décentralisé, capable aussi de créer sous sa houlette des réseaux de solidarité locaux à taille humaine, et donc capable de faire contrepoids au capitalisme de connivence qui est en train de détruire la démocratie. En particulier, et pour ne prendre que cet exemple, rien de plus spontanément écologiste que cette classe d’entrepreneurs- propriétaires- chefs de familles, parce qu’ils auront naturellement à cœur de protéger la santé de leurs enfants comme la qualité de leur environnement local (ne serait-ce que pour préserver la valeur de leur propre patrimoine)
Or, je constate que la conséquence pratique du boulgiboulga techno-progressiste-écolo que l’on retrouve dans les déclarations de beaucoup d’hommes dits « de gauche » se résume en fait à la liquidation de cette belle classe d’entrepreneurs / propriétaires locaux. En cela, leur action destructrice vient paradoxalement renforcer celle de l’ultra-libéralisme mondialiste :
– Petites et moyennes entreprises locales exposées à la concurrence déloyale des grandes firmes multinationales.
– Petite propriété foncière écrasée par les impôts et les réglementations de toutes sortes ;
– Familles affaiblies et dispersées par la généralisation du travail salarié et le discours de dévalorisation des tâches d’entretien du foyer.
A quelle société nous conduisent donc ces deux forces soi-disant opposées mais en fait profondément convergentes du mondialisme libéral et du progressisme éco-féministe ? A un monde dominé par les grandes firmes ET par les bureaucraties d’Etat, où toutes les structures intermédiaires privées rendant possible les initiatives et les solidarités locales autonomes, auront été affaiblies ; à un monde d’individus isolés, privés de la force liée à leur appartenance à un clan familial, et exposés à la double dépendance de l’emploi salarié (dans une grande multinationale bien sur) et de l’assistanat d’Etat. Bref, à un monde où nous serons tous devenus dépendants, pieds et poings liés, de grandes structures technocratiques et infiniment lointaines.
Et, pour éviter ce scénario totalitaire qui malheureusement se précise chaque jour un peu plus, la meilleur politique consisterait, justement à défendre la propriété, l’entreprise et la famille, qui, loin d’être des institutions obsolètes, constituent au contraire les conditions mêmes d’une démocratie vivante et libre – et accessoirement d’une économie dynamique et prospère. Et, pour revenir plus directement au sujet de mon premier post, je dirais que les « petits riches » ont un rôle éminemment positif a jouer dans une société, parce qu’ils peuvent constituent localement le ciment le plus efficace des solidarités et des initiatives de proximité. Sans oublier qu’ils peuvent également constituer une source d’émulation et d’identification majeure pour la micro-société qui les entoure.