Toi Gérard, commerçant textile
A la faillite condamné
Parce qu’un grand supermarché
En périphérie de ta ville
Il y a peu s’est installé ;
Toi, Michel, l’ouvrier d’usine
Dont le poste fut supprimé
Car l’Eurocratie a laissé
Par indifférence assassine
Les produits chinois déferler ;
Toi, Jean, paysan fragile
Qu’on empêche de travailler
Car des écolos venus de la ville
Ont la lubie de protéger
Une nature par eux fantasmée ;
Toi, Claire, la mère de famille
Qui cinq enfants a élevé,
Et qu’un féminisme stérile
Qualifie de femme aliénée
Parce qu’elle s’occupe de son foyer ;
Toi Jérôme, petit blanc tranquille
Qui a fui ton ancien quartier
Car des racistes imbéciles
Au lieu d’chercher à s’intégrer
Détestent la France et les Français ;
Je vous aime beaucoup vous savez
Car vous êtes un peuple impavide
Massacré par un faux progrès
Mais que l’on traite de beaufs stupides
Lorsqu’ils commencent à protester.