8 novembre 2020
Il y a quelques jours, je déjeunais avec une vieille cousine de ma maman.
Je lui ai d’abord fait part de ma crainte de voir la France se transformer en semi-dictature, sanitaire, sécuritaire et autres.
Elle s’est alors un peu moquée de moi en me disant, en gros, que si j’avais connu comme elle l’occupation allemande, la Gestapo, la milice, et l’angoisse de la traque quotidienne, bref une vraie dictature, je ne dirais pas cela.
J’ai mollement tenté d’argumenter, bien sûr, mais enfin elle savait quand même de quoi elle parlait.
Bref, jusque-là, rien de très original.
Là où c’est devenu plus marrant, c’est quand je lui ai expliqué ma frustration de ne pouvoir voir qui je voulais, quand je voulais, à cause du confinement.
La discussion a alors pris un ton un peu étrange, mais en même temps beaucoup plus pratique : en fait, elle m’a simplement briefé sur les mille et une manières d’échapper à un contrôle de police, de fuir au bon moment sans montrer de signes de panique, d’éviter les endroits et les horaires dangereux, de trafiquer les ausweis et les papiers d’identité, de se ménager des alibis et si possible des caches de repli, ainsi que sur la bonne attitude à adopter en cas d’interrogatoire.
Question illégalité, c’était vraiment une mine d’or, la vieille cousine de ma maman. Et en plus, elle avait l’air très contente de me transmettre son expérience de la clandestinité.
J’ai écouté religieusement ses explications détaillées. Et je me suis dit que si elle avait réussi à échapper pendant 4 ans à la Gestapo, j’avais peut-être une chance de pouvoir aller prendre un verre avec mes potes la semaine prochaine. Bref, elle m’a un peu rassuré quand même sur ma situation.
Comme quoi, il faut toujours bien écouter les conseils de sa maman, ou, à défaut, de ses vieilles cousines.