25 septembre 2020
Et si le véritable sens de la crise du COVID était de révéler (tout en l’accélérant) la faillite de notre Etat-Providence ?
Je m’explique : le modèle français d’action collective est organisé, depuis au moins 75 ans, sur l’idée d’une société dont tous les problèmes peuvent être réglés par l’action de son Etat.
Un Etat réputé à la fois clairvoyant, sincère, organisé, puissant, résilient, riche, et donc efficace.
Un des sens profonds de la crise sanitaire (?) que nous traversons est qu’elle a montré de manière aveuglante l’inexistence de chacune de ces qualités supposées.
Car cet Etat a fait preuve (peut-on vraiment le lui reprocher d’ailleurs ?) d’un grave manque de clairvoyance et d’une impréparation totale au début de la crise sanitaire.
Car cet Etat a alors cherché à masquer son échec par une politique de communication au mieux erratique, au pire insincère.
Car cet Etat s’est révélé, à chaque étape de la crise que nous traversons, incapable d’organiser des réponses efficaces et proportionnées à celle-ci du fait notamment de l’inadaptation de ses outils d’interventions.
Car cet Etat a été de ce fait impuissant à maîtriser le déferlement des crises économiques, sociales, sécuritaires liées à l’épidémie, et dont il a lui-même accéléré la diffusion par ses interventions inappropriées, mal conçues ou mal mises en œuvre.
Car cet Etat a fait lui-même preuve d’un grave manque de résilience face à ce cumul de crises multiformes, comme en témoigne, entre autres, le phénomène d’implosion dont se trouve aujourd’hui menacé notre système d’éducation nationale dans ses différentes dimensions.
Car cet Etat, en s’endettant massivement pour masquer les conséquences de la crise économique et sociale qu’il a sinon provoquée, du moins considérablement aggravée par ses actions inappropriées, s’est en fait ruiné, ruinant du même coup ses citoyens pour des dizaines d’années.
Et finalement, parce que cet Etat a révélé au grand jour, au-delà de ses rodomontades coutumières, son inefficacité profonde pour affronter cette crise d’un type nouveau, tout comme il a simultanément révélé sa faillite totale dans l’exercice de ses fonctions régaliennes traditionnelles, comme la sécurité publique ou la défense des frontières.
(et j’ose à peine imaginer ce qui se passerait en cas de conflit militaire classique avec une puissance extérieure agressive : on serait sans doute battus à plat de couture vu l’état d’impréparation de nos armées).
Bref, le roi est nu.
Quand comprendrons-nous enfin en France que l’Etat-providence n’est pas la solution à tous nos problèmes, mais le problème majeur auquel il faut trouver d’urgence une solution ?