Bien sur, je ne conteste pas qu’il faille faire tout ce qui est en notre pouvoir pour stopper la propagation de l’épidémie actuelle.
Mais je constate également que les mesures d’urgence prises depuis une semaine par notre gouvernement (comme d’ailleurs par les autres) constituent une atteinte sans précédent à nos libertés les plus fondamentales. Des atteintes, qui, en plus, risquent d’entraîner assez rapidement la ruine économique et financière de notre pays, comme de toute l’Europe, et partant du monde entier.
Cet état des choses serait, disons acceptable s’il ne révélait une autre tendance sous-jacente bien antérieure au début de l’épidémie : celle des anciens Etat démocratiques à se transformer,- tout particulièrement en France – en régimes autoritaires et par certains côtés totalitaires.
Un pays où l’Etat prélève sous forme d’impôts 50 % du PIB sous prétexte de solidarité.
Un pays qui fait vivre depuis 5 ans ses citoyens sous le régime de l’Etat d’urgence sous prétexte de lutter contre le terrorisme.
Un pays qui multiplie les lois liberticides sous prétexte de lutter contre le sexisme, les discriminations ou la haine raciste en ligne.
Finalement, le bouclage des gens chez eux sous peine d’amende, quelle qu’en soient les raisons, n’est finalement que la poursuite de cette évolution déjà ancienne vers un Etat autoritaire voire totalitaire. Il sera suivi, n’en doutez pas, de la ponction généralisée de notre épargne sous prétexte de crise financière afin de permettre à l’Etat de prendre le contrôle de toute l’économie sous prétexte de lutter contre un effondrement qu’il a lui-même provoqué.
Donc, nous vivons peut-être aujourd’hui un moment de bascule historique où nous sommes en train d’accepter la mort de notre liberté aux deux prétextes toujours imparables de la protection de notre sécurité et de la défense de la solidarité.
Un moment, où à force de tout interdire, l’Etat est en train de tous nous transformer en délinquants potentiels permanents.
Un moment où la démocratie est menacée de se transformer en dictature totalitaire sous toutes sortes d’urgence-prétextes : hier c’étaient les attentats, aujourd’hui c’est le virus, demain ce sera l’effondrement des réseaux de base et des services financiers.
Et l’Etat pourra alors régner en maître sur un troupeau d’individus apeurés, malades, affamés et isolés.
Bref, la Corée du Nord comme horizon ultime des démocraties libérales !!
Rappelons-nous à ce sujet les paroles prophétiques d’Ayn Rand (merci à Sophie Bastide-Foltz pour la traduction) :
« Gouverner des hommes innocents est impossible. Le seul pouvoir d’un État, c’est de mettre les contrevenants hors d’état de nuire. Et quand il n’y a pas assez de contrevenants, on en fabrique. Il suffit de déclarer tellement de choses hors la loi qu’il devient impossible de vivre sans l’enfreindre. Qui voudrait d’une nation de citoyens respectueux des lois ? Que pourrait-on en tirer ? Mais si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées, vous fabriquez une nation de fraudeurs… Et là, il ne reste plus qu’à en récolter les fruits. »
(texte rédigé le 19 mars 2020)