J’aimais bien les rues de Belleville
Bruissant de cent petits métiers
Des gens simples, aux vies pas faciles,
Mais qui sans se plaindre, trimaient.
Bistrots, marcheuses et marchés,
Colporteurs, accordéonistes
Coiffeurs, droguistes et épiciers
Restaurants, mendiants ou fleuristes.
Mais notre Etat a décidé
En confinant la ville entière
De vous empêcher de bosser
Vous réduisant à la misère.
Je pense à vous tous, angoissés,
Reclus dans vos petites piaules
Pleurant votre avenir brisé
Par le Moloch qui vous immole.
Et quand dans les rues désertées
Mon âme en rêve vient rôder
Elle trouve parfois sur le pavé
Un p’tit bout de bonheur cassé.
Vous reverrai-je un jour, mes ami.e.s ?
Toutes les choses que vous saviez faire
On les vendra au Monoprix
Mais votre vie sera par terre…
Et là, où hier vous m’accueilliez,
Chaleureusement, à bras ouverts,
De beaux immeubles rénovés
Cad’nasseront leurs portes de fer.