Paul se hâta de rentrer dans le hall de son immeuble-bunker… La tempête carbone menaçait d’éclater d’un moment à l’autre, et il avait oublié ce matin-là d’emmener avec lui son masque à oxygène. S’il avait la malchance de se retrouver pris soudain au milieu d’une bourrasque de gaz ou d’une zone de base protection ozonique contre les ultra-violets, cela pouvait lui valoir un séjour aux urgences, voire pire !! Aussi avait-il quitté dès le milieu d’après-midi son bureau au ministère du bonheur. De toute manière, il n’y avait pas beaucoup de travail depuis que la dernière campagne de communication sur le plan d’amélioration de la qualité de l’air était terminée.
Le descenseur qui le conduisit à son appartement du 43ème sous-sol était presque vide à cette heure précoce. Il était assez vieux pour se souvenir avec nostalgie du temps pas si lointain où les immeubles étaient encore construits en hauteur, permettant parfois d’apercevoir le ciel à travers l’échancrure de deux gratte-ciels voisins. Mais la multiplication des tornades dévastatrices avait fini par avoir raison de ce type de bâtiments, et les habitations étaient désormais profondément enfouies dans le sous-sol, et systématiquement équipées de réseaux autonomes d’approvisionnement en oxygène et de chauffage par géothermie profonde. Ce nouveau type d’architecture, outre la sécurité face aux intempéries et aux tempêtes de gaz, présentait aussi l’avantage d’une très bonne efficacité énergétique permettant d’obtenir une empreinte-carbone quasi-nulle. Mais elle aurait aussi risqué de provoquer des réactions de claustrophobie si les extraordinaires progrès de la technologie n’avaient permis d’y remédier.
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