A la suite de la décision, récemment prise par le Gouvernement française, de généraliser l’éducation à la sexualité à l’école, des rumeurs se sont propagées sur les réseaux sociaux : on allait apprendre aux enfants à se masturber, on allait diffuser des films pornographiques dans les salles de classe, etc.
Les « progressistes » ont alors eu beau jeu de dénoncer une manipulation des milieux d’extrême-droite visant à discréditer cette initiative.
Or, si ces rumeurs sont factuellement fausses, leur diffusion massive révèle par contre une inquiétude bien réelle d’une grande partie de la population : celle de voir les familles dépossédées de leur rôle de transmission des normes et des valeurs au profit d’un Etat s’autoproclamant à l’avant-garde de la libération sexuelle et de la lutte contre les idées conservatrices en la matière. Avec au programme bien sûr, tous le mantra (j’allais dire le fratras) des poncifs néo-féministes, pro-LGBT et hostile aux normes traditionnelles, que véhicule la fausse pensée progressiste d’aujourd’hui.
A priori, la présentation de ce projet apparaît très séduisante (voir schéma ci-dessous). Cette approche « bienveillante et positive » est en effet censée développer chez les enfants trois champs dits « de compétences et de connaissances » : « biologique », « psycho-affectif » et « social ». Excusez du peu !!!
Mais en creusant un peu, justement, on s’aperçoit que cette démarche masque mal, sous un vocabulaire pompeux, auto-satisfait et caricaturalement pédagogiste, une approche lourdement idéologique et normative de la sexualité.
Qui a par exemple mendié leur « bienveillance » aux idéologues progressistes qui ont pondu ce schéma ? De quel droit prétendent-ils s’arroger le droit de désormais « veiller bien » à vos comportements sexuels, comme ils affirment ainsi vouloir le faire ? Et seront-ils tentés de faire une jour preuve de malveillance envers ceux qui s’aviseraient de refuser une bienveillance qu’on ne leur a pas demandée ?
Que signifie « approche positive » ? Absolument RIEN, sinon pour dévaloriser implicitement, à travers un vocabulaire très normatif, les approches supposément « négatives » qui, par exemple, considéreraient les pulsions sexuelles avec davantage de méfiance, compte tenu des désordres qu’elles peuvent entraîner si elles ne sont pas canalisées.
En quoi cette approche est-elle « globale », alors que des termes aussi importants dans les débats sur la sexualité tels que « morale », « foi », « fidélité », « normalité », « pudeur, « débauche », « vice », « vertu », « continence », « péché », sont apparemment absents de l’univers mental de ses auteurs ?
En fait, sous un habillage extrêmement séduisant de « bienveillance positive et globale », ce projet porte en fait en lui l’édiction d’une nouvelle norme morale en matière de sexualité, tout aussi arbitraire et oppressive que les précédentes. Sauf que cette oppression prend désormais la forme inédite d’un rejet global de toutes les valeurs conservatrices (péché, pudeur, fidélité, vice, etc.) au profit de la nouvelle norme du plaisir individuel partagé, librement recherché et consenti.
Or, les parents ont parfaitement le droit de ne pas souscrire à cette idéologie implicite et de souhaiter transmettre à leurs enfants des valeurs très différentes.
Ils peuvent légitiment être furieux, par exemple que des tiers évoquent avec leurs enfants des pratiques sexuelles, notamment celles déviantes de la norme majoritaire, en leur expliquant que chacun prend son plaisir comme il l’entend et qu’il n’y a aucun mal à ça. Car pour eux, cela s’appelle le péché et la pureté.
Ils peuvent légitimement considérer que la sexualité n’est pas qu’une affaire de plaisir partagé entre individus libres, mais aussi un enjeu moral et collectif impliquant que les comportements en la matière soient bornés par des règles très strictes afin éviter que la société ne sombre dans le désordre et aussi d’assurer la cohésion des familles. Car pour eux, cela s’appelle la débauche et la continence.
Ils ont parfaitement le droit de ne pas vouloir qu’on montre à leurs enfants des représentations, même à prétention scientifique, de corps nus, de parties génitales ou d’actes sexuels. Car pour eux, cela s’appelle l’impudeur et la pudeur.
Ils ont parfaitement le droit de penser que les filles doivent se comporter comme des filles et les garçons comme des garçons parce que c’est dans la nature des choses ou que Dieu l’a voulu ainsi. Car pour eux, cela s’appelle la normalité et la transgression.
Ils ont parfaitement le droit de penser que la sexualité n’a pas pour fonction essentielle de donner du plaisir aux individus mais d’assurer la reproduction de l’espèce humaine, et de regarder avec suspicion toutes les pratiques sexuelles et techniques de contrôle des naissances ne répondant pas à ce but. Car, pour eux, cela s’appelle la fornication et le respect de la vie.
Bref, ils ont parfaitement le droit d’accorder aux notions de pudeur, de péché, de fidélité, de vertu, de foi et de morale religieuse une valeur supérieure à l’idéologie de la jouissance individuelle, réduite à une biomécanique du plaisir librement partagé, que l’Etat prétend désormais diffuser auprès de leurs enfants.
Je ne dis pas que je partage ces points de vue : je dis qu’ils doivent être respectés par l’Etat de droit. Et c’est justement pour cette raison que l’école publique n’a absolument aucune légitimité à s’occuper de ces questions et à prétendre imposer ses propres normes morales, empiétant ainsi gravement sur le rôle de la famille et des parents dans la transmission des valeurs et des croyances.
Quand à apprendre aux gens comment faire des enfants (ou ne pas en faire d’ailleurs), je rappelle tout de même que l’Humanité n’a pas attendu les cours de morale et de biologie de Marlène Schiappa pour s’en sortir très bien toute seule.
Sous des dehors d’éducation ou de libération sexuelle, c’est donc une nouvelle tentative de l’Etat de régir nos mœurs et d’empiéter sur notre liberté de pensée et qui se profile ainsi.
Comment vont alors réagir les conservateurs (très nombreux) dont les convictions sont ainsi violées « avec bienveillance » ?
Eh bien, la réponse est très simple : ils vont réagir très mal. Ils vont être légitimement furieux contre ceux qui veulent imposer à leurs enfants des valeurs et des comportements contraires à celles qu’ils souhaitent leur transmettre. Ils vont les soupçonner des pires intentions immorales exactement comme les zélateurs du progressisme soupçonnent des pires intentions anti-démocratiques leurs adversaires de la vraie droite. Et lesdits « progressistes » auront alors beau jeu de dévaloriser, comme à leur habitude, cette légitime réaction conservatrice en la réduisant à la diffusion par des de quelques fausses rumeurs fabriquées par des manipulateurs d’extrême-droite » reprises par des imbéciles.
Mais la vérité, c’est que sous des dehors « bienveillante » et « positifs », ces pseudo-libérateurs gaucho-féministes veulent en fait imposer leurs propre valeurs (refus de la morale traditionnelle, refus de l’idée même d’une normalité et d’une anormalité dans les comportements sexuels, mantra de l’égalitarisme niveleur entre les sexes, sexualité réduite à la recherche du plaisir, évacuation des notions de péché, de fidélité, de pudeur… ) à plein de gens qui ne les partagent pas.
Et, en faisant cela, ils vont bien sur les pousser à la défiance envers l’école, au repli sur eux-mêmes et à la radicalisation. Ils vont contribuer à accroître la polarisation politique du pays et à y renforcer l’influence des courants ultra-conservateurs, qu’il s’agisse d’intégrisme islamique ou de mouvements de droite dits « populistes » ou « d’extrême-droite » (que personnellement, je préfère appeler la « vraie droite », non contaminée par le virus immunodépresseur du politiquement correct).
Bref, ils vont exactement réitérer avec l’éducation sexuelle la brillante opération qu’ils ont réalisée aux cours des dernières années en matière d’immigration : en voulant à toutes forces imposer à la majorité rétive de leurs concitoyens une vision « progressiste » et « ouverte » du monde que ceux-ci refusent (comme ils ont parfaitement le droit de le faire), ils les poussent à la radicalisation politique. La montée actuelle du « populisme » n’est donc qu’une conséquence directe des errements, du dogmatisme, du déni de réalité des zélateurs du « politiquement correct » !
Allez, amis progressistes, encore un petit effort et l’Europe tombera comme un fruit mur… dans les bras d’Orban, de Bannon et de leurs amis !!!