Petite anecdote révélatrice de la dégradation des libertés et du climat d’oppression policière croissant en France : hier, je dine avec quelques amis du côté du métro Cadet. En sortant du restaurant, je vois l’un d’entre eux, l’un des hommes les plus doux, serviable et inoffensif que je connaisse, entouré par 4 policiers municipaux. Renseignements pris, l’un des flics me dit qu’il est en train de verbaliser mon copain pour « jet de mégot sur la voie publique », tout en me surveillant du coin de l’œil pour voir s’il ne pourrait pas éventuellement me verbaliser aussi pour outrages, insultes ou rébellion (il avait dû lire dans mes pensées). Mais, prudent, je me contente de m’éloigner lâchement après avoir souhaité bon courage à mon pote.
Moralités de l’anecdote :
1) Nous avions en France une police pour nous réprimer (nationale), maintenant nous en avons deux (la municipale), plus les entreprises privées chargés aussi de certaines missions de police comme la verbalisation du stationnement à Paris. La France devient donc progressivement, non un Etat policier et répressif, mais un mille-feuille d’Etats et proto-Etats policiers et répressifs, avec chacun son agenda propre et des fonctions régaliennes en partie privatisées.
2) Le mois dernier, l’un de mes voisins a été agressé, et un autre été cambriolé. Il n’est évidemment venu à l’idée de personne que les coupables puissent être arrêtés. Par contre, mon pote totalement inoffensif a été lui, verbalisé et immédiatement taxé d’une amende. C’est évidemment plus rentable pour l’Etat et sa police de taxer dans la rue les braves gens vulnérables que d’arrêter les voleurs et les agresseurs après une enquête difficile. Mais ça donne aussi aux citoyens, à tort ou à raison, le sentiment que la police n’est plus là pour les défendre, mais pour les opprimer et les rançonner.
3) Alors qu’effectivement Paris est sale et envahi de rats, notre mairesse semble penser que la responsabilité n’en n’incombe pas à ses propres erreurs de gestion, mais au manque de civisme de ses administrés. Donc, au lieu de faire son mea culpa et de promettre qu’elle va toute faire pour mieux assumer la mission municipale pour laquelle elle a été élue, elle embauche des équipes de flics pour filer des amendes à ses administrés. Il s’agit là d’une « inversion de la faute » typique des régimes totalitaires, dont le réflexe consiste toujours à trouver des « saboteurs », des « agents de l’étranger » et autres « ennemis du peuple » au sein de sa propre population pour leur faire porter le poids de ses propres échecs. En ce sens, notre Mairesse reproduit en miniature le comportement des régimes totalitaires soi-disant « progressistes » avec lesquels elle affiche d’ailleurs sa proximité idéologique (exposition sur Che Guevara). C’est pour cela que le surnom de « Stalinette » lui va si bien.
Bref, je suis de plus en plus convaincu que notre pays est en train de se transformer en une sorte de « dictature molle » dont les dirigeants, loin d’être au service du peuple, seraient par contre à l’affut de toute initiative permettant de le surveiller, de le punir, de le rançonner et d’affaiblir sa capacité de résistance à une oppression multiforme : fiscale, morale, policière, économique… (Y compris l’oppression douce des aides sociales qui ne font que rendre les gens plus dépendants et plus passifs).C’est très inquiétant et il faut, d’une manière ou d’une autre, réagir avant qu’il ne soit vraiment trop tard.