Nous sommes actuellement les victimes sidérées d’une terrifiante réduction du domaine de nos libertés sous la pression de quatre tendances convergentes :
1. Un accroissement constant, jusqu’à l’insupportable, de l’intervention des pouvoirs publics dans l’organisation de nos existences matérielles et dans l’orientation de nos choix économiques. Alors que la France détient déjà une peu enviable première place au sein des pays de l’OCDDE en matière de prélèvements obligatoires (47 % du PIB), la prolifération cancéreuse du mille-feuille administratif (UE, Etat, Régions, département, métropoles, Communautés, communes) alimente constamment de nouvelles augmentations de la pression fiscale. En effet, les responsables de chaque niveau d’intervention sont bien entendu tentés d’interpréter de la manière la plus extensive leurs prérogatives et leurs domaines d’intervention, avec des conséquences parfois ruineuses (développement anti-économique des énergies renouvelables..) qu’il faut bien financer. Aux prélèvements obligatoires classiques s’ajoutent désormais de nouvelles formes d’oppressions financières ou de racket public : multiplication des amendes liées à des interdictions diverses (depuis le jet de mégot jusqu’aux restrictions sur les locations Airbnb), travaux imposés aux propriétaires de logement (isolation, mise aux normes électriques..), restrictions sur l’utilisation de certains véhicules (diesels, vieilles voitures…) Tout cela fait que la proportion de nos revenus et de notre patrimoine que nous sommes autorisés à utiliser librement se réduit sans cesse.
2. Une restriction de nos droits existants et une augmentation du coût des taxes et amendes sous les prétextes idéologiques les plus divers : augmentation des taxes sur le tabac sous prétexte de santé, amende pour les clients de prostituées sous prétexte de protéger les femmes, interdiction de rouler à moins de 80 Kmh sur les routes secondaires sous prétexte de sécurité routière, encadrement des loyers et des locations Airbnb sous prétexte de de stimuler le marché locatif dans les grandes villes, entrave à la circulation dans Paris sous prétexte de lutter contre la pollution, virginité des femmes rendue de facto obligatoire avant 15 ans sous le prétexte de lutter contre les agressions sexuelles, et j’en passe… C’est un monde délirant d’interdictions, de punitions et d’amendes, que les tenants du progressisme bien-pensant sont en train de nous préparer au nom de leurs belles idées, et qui se retourne même contre les soi-disant « victimes » qu’ils prétendent protéger malgré elles …
3. Un affaiblissement des règles protectrices de l’Etat de droit. Il ne s’agit pas là seulement des campagnes de diffamation sur les réseaux sociaux du type « balance ton porc », qui transforment instantanément un accusé en coupable sur la pression des buzz et des lynchages virtuels. Plus gravement encore, c’est la possibilité même d’avoir droit à un procès équitable et de prouver sa bonne foi qui se trouve affaiblie par le détricotage actuel de la procédure judiciaire : multiplication des « petites » amendes immédiatement exigibles, dont la verbalisation est de plus en plus souvent confiée à des sociétés privées ou à des équipements automatisés ; procédure simplifiée, non contradictoire, du « plaider-coupable » pour alléger les tribunaux engorgés ; et, pire que tout, tentations de violer le principe de non-interférence de l’exécutif dans les procédures judiciaires, toujours bien sûr au nom de nobles causes comme la défense des femmes (voir les affaires Schiappa-Daval et Flament-Rossignol-Hamilton..). Par contre, les hommes (et femmes…) politiques hésitent quant à eux de moins en moins à pratiquer l’abus de pouvoir sur leurs administrés quand ils/elles sont convaincues de leur bon droit (voir l’autoritarisme scandaleux et le mépris des décisions de justice dont fait preuve tous les jours Anne Hidalgo à Paris).
4. Des moyens de contrôle et d’investigation accrue réduisant la probabilité d’échapper à la sanction : Géolocalisation des portables, vidéosurveillance, radars routiers, surveillance des réseaux sociaux, écoutes téléphoniques et lecture des messageries, présence croissante de la police en civil dans les lieux publics… L’Etat devenu omniscient (voire désormais les collectivités locales) dispose ainsi de moyens sans cesse accrus pour surveiller nos vies et y traquer la moindre infraction. Nous perdons de ce fait, à périmètre législatif et réglementaire inchangée, la liberté qui résultait de la possibilité d’échapper à des contrôles moins efficaces. Dans cette société du contrôle permanent, notre domaine de liberté réelle se trouve réduit d’autant, sans qu’il soit besoin pour cela de voter une seule nouvelle loi.
Bref, je pense que c’est une sorte de totalitarisme soft qui est en train d’enserrer peu à peu nos vies dans le garrot de son omnipotence, nous transformant en permanence en coupables potentiels et raréfiant de manière tragique le bon air de Liberté auquel nous étions habitués.
Il faut absolument réagir avant que cette tendance malsaine achève de nous ruiner, de nous démoraliser et de faire de nous des coupables permanents, esclaves craintifs du Grand Moloch omniscient et omnipotent qui prétend, chaque jour un peu plus, régenter pour notre bien tous les aspects de nos vies, s’introduisant même désormais au cœur