Belleville qui me fait pleurer
Y a tant d’malheur sur tes pavés
Poivrots, putains, vieux esseulés
Clochards, colporteurs, sans papiers.
Belleville qui ne fait sourire
Avec tes murs peinturlurés
Tes cafés pleins de trentenaires
Et tes boubous endimanchés.
Belleville qui se réveille
Tôt l’matin pour aller bosser
Mais fait des heures sup’ à la pelle
Bien tard le soir dans les troquets.
Belleville, encore rebelle
Petit recoin de liberté
Ta gouaille n’a plus de pareil
Dans ce Paris pasteurisé.
Belleville source de jeunesse
Tu m’as donné l’air amoureux
En m’offrant bonheur et tendresse
Moi qui me croyais déjà vieux.
Y a de l’amour plein les mirettes
Pour le voir, suffit d’regarder.
Et du bonheur qui pend aux fenêtres
Pour le sentir, faut respirer.
Y d’la tendresse à récolter
Y a du malheur à pourchasser
Y du bonheur à chaparder
Y’a d’la liberté à glaner.