Film musical de Vincente Minnelli& alii, avec Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Lucille Bremer, Lena Horne, Kathryn Grayson, Cyd Charisse, Etats-Unis, 1946, 110 minutes.
Réalisé en hommage au fameux directeur de revues musicales Florenz Ziegfeld, le film est constitué d’une succession de 7 à 8 tableaux distincts présentant chacun un numéro de music-hall. Ceux-ci, parcourant un éventail de styles assez divers, permettent d’apprécier le talent d’un grand nombre d’artistes, parmi lesquels se détache cependant, sous la direction du réalisateur Vicente Minnelli, la figure de Fred Astaire.
On voit tout d’abord celui-ci chanter au début du film Here’s To The Girls, accompagné par un ballet féminin aux jolies tenues roses, où Cyd Charisse tient le premier rôle.
DansThis Heart of Mine, il joue le rôle d’un pickpocket qui parvient à s’introduire dans une soirée de la haute société pour y voler des bijoux. Mais il y tombe amoureux de la séduisante Lucille Bremer à l’occasion d’un magnifique numéro de danse romantique où alternent duos élégants et ballets très élaborés mobilisant une impressionnante machinerie de scène.
Dans Limehouse Blues, il interprète un pauvre chinois amoureux d’une inaccessible beauté, également interprétées par Lucille Bremer. Blessé dans un hold-up sanglant, il imagine dans son dernier rêve, qu’il danse avec elle dans un extravagant ballet à l’atmosphère extrême-orientale. Puis il se réveille pour la voir partir, indifférente, aux bras d’un autre homme pendant qu’il meurt.
Enfin, dans The Babbitt And The Bromide, il interprète, sur une musique de George et Ira Gershwin, un duo plein de gaieté avec Gene Kelly – le seul d’ailleurs qui réunira les deux danseurs au cours de leur carrière.
Fred Astaire aurait également du participer, aux côtés de Cyd Charisse et Lucille Bremer, à un trio intégré dans le tableau final du film, There’s Beauty Everywhere. Mais cette scène a finalement été supprimée, du fait de problèmes techniques d’ailleurs assez cocasses. L’appareil générant la mousse solide utilisée dans cette séquence ayant dysfonctionné, le plateau entier s’est en effet trouvé envahi de bulles, entraînant l’annulation du tournage. Nous devons donc nous contenter de la chanson interprétée par Kathryn Grayson, dans une atmosphère se voulant féérique mais en fait rendue assez plate par la disparition de sa principale séquence dansée.
Quant à Judy Garland, elle interprète dans The Great Lady Has An Interview, le rôle comique d’une vedette de cinéma très sophistiquée donnant une interview à la presse pour présenter son nouveau film. Cette séquence permet d’apprécier quelques très belles scènes de ballets masculins avec claquettes sur des sonorités afro-jazz. Je n’ai cependant pas été entièrement convaincu par l’interprétation un peu sèche de Judy Garland, qui manque un peu de présence à l’écran.
Parmi les autres séquences du film on peut citer : Lucille Ball en dresseuse de femmes-panthères ; Virginia O’Brien chantant Bring on those Wonderful Men sur les images d’un immense manège aux tonalités roses, avec chevaux emplumés et jeunes femmes revêtues de splendides tenues de music-hall ; enfin, Lena Horne chantant le standard Love dans l’atmosphère lascive d’une boite de nuit tropicale mal famée.
Ziegfeld Follies a été assez bien accueilli par la critique, obtenant notamment le prix de la meilleure comédie musicale au festival de Cannes 1947. Malgré une bonne affluence du public, il fut cependant déficitaire du fait de son coût élevé de production.
Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.
Fabrice Hatem