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Films musicaux nord-Américains après 1968

Fame (1980)

ImageFilm musical d’Alan Parker, musique de Michael Gore, chorégraphie de Louis Falco, avec Lee Curreri, Irene Cara, Paul McCrane, Maureen Teefy, Barry Miller, Debbie Allen, 133 minutes, Etats-Unis, 1980.

De jeunes aspirants-artistes – musiciens, danseurs, comédiens – entrent à l’école des arts de scène de la ville de New York pour suivre une formation de 4 ans. Mais entre le rêve et la consécration, la route est longue est difficile …

ImageCet excellent film a fait l’objet en 2009 d’un remake assez médiocre, que les hasards de la vie m’ont fait découvrir avant l’original de 1980.

Une comparaison entre ces deux oeuvres permet de mettre en évidence les qualités qui donnent au premier Fame une charge émotionnelle supérieure au second.

Commençons par les qualités (a peu près) partagées des deux films. On y trouve tout d’abord un même climat d’enthousiasme  et de fraîcheur juvénile, exprimé notamment dans des scènes de fêtes exubérantes et débridées (qui sont en fait de véritables chorégraphies).ImageNotons cependant que deux scènes du Fame originel – celle du chahut de réfectoire (sur le thème Hot Lunch Jam) et celle de la danse de rue (sur le thème Fame) – sont particulièrement réussies. La scène de la fête de fin d’études de Fame 1 (sur le thème I Sing the Body Electric) est également très supérieure à celle, poussive et décousue, de son remake.

ImageDu côté de la musique, les deux Fame sont également difficiles à départager, même si la bande son du film original contient bon nombre de thèmes de qualité exceptionnelle, comme Fame, Out Here on My Own et Hot Lunch Jam interprétés par la toute jeune Irène Cara (et d’ailleurs repris pour les deux premiers dans Fame 2). Citons également Dogs in the Yard, Is It Okay If I Call You Mine?,  Red Light, Ralph and Monty et I Sing the Body Electric, interprété à la fin du film par l’ensemble des artistes. Mais il y a aussi de très belles chansons dans Fame 2, comme This Is My Life

ImageSi les différences s’arrêtaient là, Fame 2 aurait donc été un remake plus qu’honorable de son prédécesseur. C’est donc dans les insuffisances du scénario et du montage qu’il faut chercher les causes de la grande différence de qualité entre les deux films. Et pourtant, une fois encore, les deux scénarios reposent sur le même ressort : suivre, au cours des quatre années d’apprentissage (Freshman year , Sophomore year, Junior year, Senior year)  les destinés croisées de plusieurs élèves, avec leur talent, leurs faiblesses cachées, leurs amours, leurs rêves, leur succès et leurs échec. Et c’est dans la capacité à nous faire éprouver de l’empathie pour ces personnages que Fame 1 se révèle très supérieur à son successeur.

ImageFame 2 fait en effet s’entrecroiser à l’écran, de manière brouillonne et affolée, un trop grand nombre de personnages et d’intrigues. Fame 1, au contraire, se concentre sur  un nombre plus réduit de personnages attachés chacun à un art. Du côté de la musique, Bruno Martelli (Lee Curreri), fils de chauffeur de taxi et passionné d’instruments électroniques, plaît beaucoup à la chanteuse Coco Hernandez (Irene Cara) qui aimerait bien former un duo avec lui. Chez les comédiens, l’homosexuel mal assumé Montgomery MacNeil (Paul McCrane), partage son mal-être avec son amie de cœur Doris Finsecker, qui peine à s’émanciper d’une mère hyper-possessive (Maureen Teefy)  et avec Ralph Garci (Barry Miller), un jeune portoricain pauvre qui cache ses blessures familiales sous un air crâneur. Enfin, du côté des danseurs, la riche et délurée Hilary Van Doren (Antonia Franceschi) saura attirer dans ses rets le séduisant Leroy Johnson (Gene Anthony Ray) un jeune noir bourré de talent et de sex-appeal, mais indiscipliné et révolté. C’est simple, mais on y croit, car le film s’attarde suffisamment sur chaque personnage pour lui donner de la substance.

ImageFame rencontra à sa sortie un très gros succès auprès de la critique comme du public, recevant de nombreuses distinctions académiques. Devenu depuis un film culte, il a fait l’objet, outre son remake de 2009, d’une reprise sous forme de série TV presque aussi appréciée que le film, d’une comédie musicale et même d’un reality show qui fut l’un des premiers du genre.

Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.

Fabrice Hatem

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