Film musical de Mark Sandrich, musique de Irving Berlin et Max Steiner, chorégraphie de Fred Astaire et Hermès Pan, avec Fred Astaire et Ginger Rodgers, 1935, Etats-Unis, 101 minutes.
Jerry Traversen (Fred Astaire), un célèbre danseur américain de passage à Londres, réveille sa voisine du dessous, Dale Tremont (Ginger Rodgers), en répétant un numéro de claquettes dans sa chambre d’hôtel. S’ensuit une intrigue sentimentale pleine de quiproquos et de coups de théâtre, qui finira par un Happy End dans un Venise de fantaisie.
4ème film musical réalisé par le couple Ginger Rodgers / Fred Astaire pour la RKO Top Hat est aussi l’un de ceux qui rencontrèrent le plus grand succès. Fred Astaire y impose définitivement son personnage d’artiste romantique, élégant et plein d’humour. L’oeuvre souffre par contre d’un scénario aux rebondissements assez poussifs, et qui donne une impression de déjà-vu, puisqu’il présente d’assez nombreuses similitudes avec celui de The Gay Divorcee, un précédent film interprété par le couple Astaire/Rodgers à la RKO. Mais cette succession réchauffée de quiproquos sans grand intérêt est sauvée par quelques unes des scènes de danse les plus célèbres (et les plus réussies) de toute l’histoire de la comédie musicale américaine.
Fred Astaire est tout d’abord au sommet de son art de danseur de claquettes, avec au début du film son solo No Strings (celui qui qui réveille Ginger Rodgers), suivi quelques scènes plus tard, de Sandman, au son comiquement étouffé par du sable étendu sur le sol, et surtout par le légendaire Top Hat, White Tie and Tails, où le danseur en chapeau haut de forme se transforme avec l’aide de sa canne en magicien du rythme.
Les duos chantés et dansés avec Ginger Rodgers sont également des morceaux d’anthologie à la fois romantiques et gais : Isn’t This a Lovely Day marque avec humour les premiers progrès de Jerry dans le cœur de Dale, tandis que le gracieux Cheek to Cheek exprime l’amour désormais partagé entre les deux protagonistes. Le grandiose ballet El Piccolino, filmé par une caméra en surplomb (une technique déjà mise en œuvre dans Flying Down to Rio), m’a cependant un peu moins séduit du fait de sa chorégraphie un peu trop raide et bien réglée.
Le film rencontra à sa sortie un énorme succès public. Quant aux critiques, très élogieuses pour la partie dansée, elles exprimèrent des réserves concernant le scénario, jugé insipide. Malgré ces petits défauts, Top Hat, l’un des chefs d’œuvres de la comédie musicale américaine, doit figurer en bonne place dans le To See List de tous les amateurs de films de danse.
Fabrice Hatem
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