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Films musicaux nord-Américains après 1968

Phantom of the Paradise

Image Fiction musicale de Brian de Palma, Musique de Paul Williams, avec Paul Williams, William Finley, Jessica Harper, Etats-Unis, 1974, 91 minutes.

Un compositeur de musique, Winslow Leach (William Finley) se fait voler son projet de cantate Rock par le diabolique producteur Swan (Paul Willams). En se battant pour défendre ses droits, il est défiguré par accident. Il est ensuite séquestré par Swan qui veut lui faire écrire le reste de l’oeuvre en échange de la promesse fallacieuse de confier le premier rôle à la chanteuse dont Winslow est amoureux, Phoenix (Jessica Harper). Lorsque celui-ci s’aperçoit qu’il a été à nouveau trompé, il veut empêcher par tous les moyens que son opéra ne soit joué à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle et monumentale salle de concerts de Swan, le Paradise.

ImageCe film extrêmement réussi, mélangeant fantastique et musique Rock, avec des références à des œuvres mythiques (Faust, Le portrait de Dorian Gray, le fantôme de l’Opéra) met le spectateur en haleine pendant toute la projection. L’alternance entre l’intrigue proprement dite et la partie musicale est particulièrement réussie, le film racontant l’histoire de la préparation d’un spectacle. La satire du milieu du show business, avec son immoralité et son culte du spectaculaire, est magnifiquement servie par le personnage de Swan, un producteur méphistophélique, manipulateur et voyeur, prêt à transformer un concert Rock en arène sanglante pour jouir du plaisir de contempler son public en délire. La métamorphose de la  jeune chanteuse idéaliste, Phoenix, en star grisée par le succès, comme celle du naïf compositeur Winslow Leach en monstre haineux sont d’une grande puissance dramatique.

 ImageMais surtout la musique est absolument excellente, pleine d’originalité et de surprises. Sa relative douceur contraste souvent avec la violence des thèmes abordés par les paroles et de la mise en scène.

Assez fortement campée dans l’esthétique du Rock, Phantom of the Paradise nous offre un parcours en raccourci à travers l’histoire du genre : Goodbye, Eddie, Goodbye est un agréable revival Soft Rock évoquant l’époque Yeye, tandis que Upholstery, Super Like You et Life At Last sont des Acid Rock théâtralisés et grand-guignolesques à la Alice Cooper.

ImageLa sonorité Pop/Folk est également très présente, avec un ensemble de chansons musicalement teintées de poésie et de romantisme (mais des paroles souvent beaucoup plus sombres). Faust et Never Thought I’d Get to Meet the Devil, interprétés par Paul Williams, ont une sonorité plutôt folk, tandis que Special to Me et Old Souls, chantés par Jessica Harper, ainsi que The Hell Of It (Paul Williams), se rapprochent davantage de la pop.

ImageAssez médiocrement accueilli à sa sortie, Phantom of the Paradise a ensuite poursuivi une brillante et longue deuxième carrière, se transformant à l’instar de The Rocky Horror Picture Show en un véritable film – culte adulé par un public de fans, et influençant fortement toute une génération de musiciens de la mouvance Rock ou Electro, comme les Daft Punks.

Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.

Fabrice Hatem

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