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Reflets du cinéma latino-américain

Rocksteady, the roots of reggae

Documentaire de Stascha Bader, 94 minutes

ImageIssu du Ska, le Rocksteady est un style musical Jamaïcain au tempo lent et tranquille, aux paroles souvent empreintes de ferveur morale voire religieuse, dont certaines sonorités rappellent le Rythm’d blues ou le Gospel. Apparu au début des années 1960, il a constitué le terreau du fameux Reggae incarné par Bob Marley.

Issu du Ska, le Rocksteady est un style musical Jamaïcain au tempo lent et tranquille, aux paroles souvent empreintes de ferveur morale voire religieuse, dont certaines sonorités rappellent le Rythm’d blues ou le Gospel. Apparu au début des années 1960, il a constitué le terreau du fameux Reggae incarné par Bob Marley.Le documentaire nous entraîne à la découverte de son histoire, à travers les témoignages de vieux musiciens Jamaïcains représentatifs de ce style musical, et réunis par la préparation d’un concert commémoratif à Kingston : Marcia Griffith, Stranger Cole, Ken Boothe, Rita Marley… Avec eux, nous revivons l’atmosphère de la Jamaïque nouvellement indépendante des années 1960, avec ses espoirs et sa douceur de vivre, incarnés justement par la tranquille musique du Rocksteady, mais bientôt menacés par la montée de la violence et l’accumulation des difficultés économiques qui contraindront de nombreux musiciens à l’émigration. Nous assistons aussi à l’essor de l’étrange courant religieux Rasta, assimilant le Negus d’Ethiopie Hailé Sélassié au Messie, qui aura pour corollaire musical l’apparition du Reggae, directement issu du Rocksteadyet porté par la figure emblématique de Bob Marley. Celui-ci, n’est cependant évoqué dans le documentaire que de manière marginale, à travers notamment le témoignage de sa sœur Rita, qui chanta dans son orchestre.

De nombreuses séquences sonores, tirées d’archives anciennes ou enregistrées pour les besoins du film, nous font (re)-redécouvrir les principaux thèmes musicaux du Rocksteady, comme By the Rivers of Babylon, The tide is high, ou You don’t love me anymore.

De nombreuses séquences sonores, tirées d’archives anciennes ou enregistrées pour les besoins du film, nous font (re)-redécouvrir les principaux thèmes musicaux du Rocksteady, comme By the Rivers of Babylon, The tide is high, ou You don’t love me anymore.

Ce film est cependant loin d’avoir emporté mon enthousiasme, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, sa construction manque de rythme, avec des interviews et des plans-séquences parfois longuets, qui provoquent parfois un sentiment d’ennui. La musique de Rocksteady, très lente, quelquefois un peu sirupeuse, se compare défavorablement à celles de l’île voisine, Cuba, avec ses feux d’artifice polyrythmique, sa phénoménale diversité et son inventivité jaillissante. Certaines prestations artistiques, vocales notamment, m’ont franchement déçu. Enfin, le concert live censé constituer l’apothéose du film tombe un peu à plat, avec son audience clairsemée et ses interprètes manquant parfois de dynamisme.

Intéressant témoignage documentaire sur une époque révolue de la musique jamaïcaine, Rocksteady ne peut donc être recommandé qu’à une poignée d’érudits de la musique caraïbes ou de passionnées de Bob Marley, désireux de compléter à tout prix leurs connaissances par l’exploration d’aspect mal connus ou mineurs de ces champs d’investigation.

Fabrice Hatem

 

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