Introduction : Pourquoi cette filmographie ?Pour un amoureux de musique et de danse, l’audiovisuel constitue un media particulièrement riche et polyvalent : cumulant les possibilités du spectacle vivant, du livre, du CD et de la photo, il rassemble en plus des œuvres de natures très diverses : documentaire, docu-fiction, captation de spectacle, fiction…
J’ai donc voulu donner une idée de la production cinématographique liée à la danse et la musique populaires d’Amérique latine en constituant un ensemble de fiches commentées sur environ 150 films parmi les plus représentatifs et les plus intéressants. Je vous présente ici le résultat de ce travail.
Dans la première partie de cet article, j’évoquerai mes choix méthodologiques : définition du champ d’étude, critère de sélection des œuvres, constitution de l’échantillon, méthodes d’analyse.
Je dirai ensuite quelques mots des résultats auxquels je suis parvenu : contenu de e-l’ouvrage et de ses différents chapitres, réflexion sur l’apport de ce travail, ainsi que sur les pistes de travail futures.
CHOIX METHODOLOGIQUES ET DIFFICULTES PRATIQUES
Définition du champ d’étude
Initialement, ce travail filmographique n’était censé porter que sur mes deux domaines de prédilection : le Tango d’une part, la musique cubaine et la Salsa de l’autre. Cependant, les limites et le caractère un peu arbitraire de ce corpus à double tête me sont rapidement apparus. En effet, si le Tango et la culture cubaine, pris séparément, constituent chacun des objets d’étude a priori légitimes du fait de leur homogéïté, le fait de les traiter ensemble, tout en excluant les autres formes d’expressions latino-américaines, comme par exemple la Samba voire le Latin Jazz, n’a d’autres justifications que la subjectivité de mes goûts personnels.
J’ai donc été amené à élargir mon champ d’études à l’ensemble des formes d’expression populaires du Nouveau monde (essentiellement, mais pas seulement, Amérique latine), qui ont en commun le fait d’être toutes issues d’un processus de métissage, selon des dosages et des dynamiques diverses, entre des apports européens, africains et indigènes autochtones. Il s’agit donc là d’un domaine d’investigation cohérent et intellectuellement justifiable. Il présente de plus l’avantage de resituer l’exploration de mes deux thématiques principales (Tango et Cuba) dans un cadre plus large en suggérant qu’il ne s’agit que de deux cas particuliers de phénomènes plus globaux de syncrétisme culturel, qui se sont produits à l’échelle du continent américain tout entier.
Cette démarche est cependant restée un peu incomplète et n’a pas été exploitée dans toutes ses possibilités. En effet, j’ai de facto donné aux cultures populaires argentines (essentiellement Tango) et à l’ensemble « culture cubaine et Salsa » une place prioritaire dans mes travaux, consacrant à chacun un chapitre entier de 50 articles, alors que le reste de la culture du nouveau monde n’est traitée que par un seul chapitre, mélangeant films de fiction brésiliens, Latin Jazz new-yorkais et musiques d’Amérique centrale : un fourre-tout auquel je suis bien en peine de donner une structure logique et un nom autre que, justement, « Autres films latinos et de danses latines », définition en creux qui au fond, ne veut pas dire grand-chose.
Mais mieux vaut encore, me semble-t-il, cet embryon un peu hétérogène qu’une absence totale de référence à l’environnement régional des deux cultures qui constituent mon principal sujet d’étude. De plus, la nature même de mon travail – une série de fiches technique et d’articles indépendants les uns des autres – limite la portée de cette faiblesse : chaque chapitre n’étant, au fond, qu’un réceptacle d’articles indépendants, le fait que l’un d’entre eux apparaisse comme un « fourre-tout » plutôt que comme un domaine d’études parfaitement structuré n’a pas trop de conséquences négatives sur la qualité intellectuelle de l’ensemble. Et si l’aspect « autre cultures d’Amérique latine » de mon travail est pour l’instant hétérogène et incomplet dans son contenu, rien ne m’empêche un jour prochain de lui ajouter de nouveaux articles et de de diviser en sous-ensembles plus homogènes (ex : culture brésilienne, Andes, Amérique centrale, etc.).
Les critères de sélection des films
Les films retenus ont été sélectionnés en fonction de cinq critères :
– Leur relation étroite avec le Nouveau monde et plus particulièrement l’Amérique latine.
– La présence de la danse et de la musique populaires, soit comme thématique centrale, soit comme arrière-plan majeur.
– Leur caractère d’œuvres achevées, bien référencées et pouvant être visionnées sous une forme complète.
– Le fait qu’elles résultent en elles-mêmes d’un projet artistique spécifique, par opposition à une simple captation d’images (de concerts, par exemple).
– Leur qualité intrinsèque, leur originalité et/ou leur notoriété.
Par contre j’ai choisi ne n’éliminer a priori aucune œuvre en fonction de sa nature (documentaire ou fiction), de sa durée (courts ou longs métrages), de sa date de réalisation (films anciens et récents), ou encore de la nature du support de diffusion (cinéma, internet ou télévision).
Si la plupart des œuvres de ma sélection répondent à l’ensemble des cinq critères précédents, j’ai cependant été conduit assouplir ceux-ci pour certains films de très grande valeur ou apportant un utile éclairage complémentaire. Il s’agit notamment :
– D’œuvres cinématographiques latino-américaines n’ayant pas pour sujet principal les cultures populaires, mais offrant une vision intéressante de leur contexte humain, social ou politique. Selon les cas, il peut s’agit de chef d’œuvres reconnus, composants à part entière d’un patrimoine culturel (ex : Antonio das Mortes, Orfeu Negro) ou de films récents, ouvrant une perspective sur les problèmes actuels d’un pays ou les axes de recherche de ses jeunes créateurs (ex : Despues de Lucia).
– De films dont l’intrigue est située hors de l’Amérique latine, mais ayant cependant des liens forts avec notre sujet principal, soit parce qu’ils mettent en lumière le fort rayonnement international de la culture latino (Latin jazz aux Etats-Unis, Salsa et Tango dans le monde entier), soit parce que leur réalisateur s’est par ailleurs beaucoup intéressé à la culture populaire latino-américaine (Pina de Wim Wenders, Noces de Sang de Carlos Saura…).
– De quelques films documentaires trouvés sur Internet sous une forme mutilée (copie incomplète, pas de date ou de nom de réalisateur), mais présentant néanmoins un très grand intérêt (ex : Le tango, le bandonéon et ses interprètes).
– De quelques captations de concerts présentant un intérêt exceptionnel, comme celui qui avait réuni à Santiago du Chili tous les plus grands noms de la « Nueva Cancion » latino-américaine pour célébrer le 30ème anniversaire du coup d’Etat militaire d’Augusto Pinochet (L’espoir existe).
– Enfin, je me suis permis de rajouter, dans le chapitre consacré à Cuba, quelques films documentaires réalisés par moi-même sur la danse cubaine, et auxquels j’attache une grande valeur affective en dépit de leur faible qualité cinématographique et de leur notoriété nulle.
Par ailleurs, malgré le travail considérable que représente la réalisation de cette filmographie commentée, celle-ci reste forcément incomplète et arbitraire dans ses choix, pour de multiples raisons : parce que certaines œuvres majeures peuvent encore m’avoir échappé ; parce que, malgré toutes mes recherches, je n’ai pu trouver et visionner certains films importants ; ou encore, parce qu’il est tout simplement impossible de représenter par seulement quelques œuvres, même majeures, l’immense domaine de la production cinématographique de fiction Latino-américaine.
J’ai donc associé aux chapitres consacrés respectivement au Tango et à Cuba une filmographie complémentaire présentant une liste commentée d’œuvres intéressantes, mais non retenues dans la sélection principale. Elles-mêmes incomplètes et perfectibles, ces deux listes ont au moins le mérite de donner à mon travail le caractère d’une recherche ouverte et évolutive, car on peut aussi les considérer comme un « programme de travail » pour des investigations ultérieures.
Enfin, j’ai rajouté aux fiches individuelles sur les films, qui constituent la majeure partie de ce travail, quelques textes à caractère plus transverses : entretiens avec des metteurs en scène, analyses filmographiques diverses, discographies de musiques de films, etc. Il s’agit pour l’essentiel de réédition d’articles rédigés à d’autres occasions, notamment pour la revue de Tango La Salida lorsque j’en étais rédacteur en chef, mais également dans le cadre de mes travaux plus récents sur la culture cubaine.
Le choix concret des films
Pour constituer ma sélection, je n’ai pas défini a priori une liste d’œuvres à analyser. J’ai au contraire procédé de manière pragmatique et itérative :
Tout d’abord, mon activité de conférencier et de journaliste m’avait permis de rassembler au fil des ans une importante collection de bandes vidéos et de DVD, notamment sur le Tango. J’ai systématiquement exploité cette ressource, qui présentait notamment, comme les bons vins, l’avantage de résulter d’un lent processus de sélection et d’accumulation, permettant la construction progressive d’un corpus d’œuvres de qualité. Ce noyau concerne quelques dizaines de films, que l’on retrouve pour l’essentiel dans le chapitre consacré au Tango.
Pour le reste, qui représente plus des deux-tiers des films sélectionnés – et la quasi-totalité notamment du chapitre « Autres films latinos et de danses latines », j’ai procédé de manière très pragmatique en combinant recherches ciblées et exploitation des opportunités au fil de l’eau : recherches à travers des lectures, des discussions avec des amis spécialistes, de longues navigations sur le Web et des visites fréquentes dans les boutiques de DVD en quête d’une nouveauté ou d’une rareté ; opportunités liées à un festival, à la programmation en salle d’un nouveau film, ou à la découverte inattendue, sur le web notamment, d’une œuvre intéressante.
Cette approche, mise en œuvre sur une période de temps relativement courte (trois mois environ), présente un double risque : d’une part celui d’intégrer dans la sélection un film d’intérêt un peu secondaire parce que je l’ai trouvé au début de mes investigations, ou encore un documentaire un peu dépassé parce qu’il dormait sur mes étagères depuis des années ; et celui, à l’inverse, de négliger une œuvre importante, pour la seul raison que je n’y aurai pas eu accès avant de parvenir à l’objectif quantitatif que j’étais arbitrairement fixé (50 articles par chapitre).
Je pense par exemple que j’ai fait figurer dans mon chapitre « Autres film latinos » un peu trop de films d’auteurs récents pour la simple raison que je les avais vu au début de mes recherches au Festival « Filmar en America Latina 2012 » de Genève. A l’inverse, je regrette de n’avoir pas pu intégrer, faute de place et de temps, l’excellent « « Tango Salon – la Confiteria Ideal » de Jana Bokova, découvert en version complète sur le net quelques heures seulement après avoir achevé mon chapitre sur le Tango.
Ces défauts me semblent cependant relativement bénins. Tout d’abord, parce que l’édition la plus récente d’un spectacle récurrent ou d’un festival annuel n’est pas nécessairement de qualité supérieure à des versions plus anciennes. Il suffit alors de vérifier que le film un peu daté dont je dispose est toujours bien représentatif d’un style ou d’une démarche, ce que j’ai fait aussi systématiquement que possible (par exemple en allant voir la version 2013 du spectacle Tango Pasión, dont j’ai intégré dans ma sélection un enregistrement datant de 2004. Depuis cette date, l’esthétique de de spectacle n’a absolument pas évolué). Ensuite, parce que mes regrets concernant des films peut-être secondaires concernent un nombre de cas très limités (quelques œuvres de fiction récentes, pour l’essentiel brésiliennes). Enfin, parce que les articles sur les « filmographies complémentaires », dont j’ai déjà parlé plus haut, permettent mentionner des films encore non intégrés dans ma sélection, mais qui pourront faire à tout moment l’objet d’un travail complémentaire.
La réalisation de la fiche technique
Chacune des fiches techniques, d’une longueur variable, mais en moyenne d’une page environ, comprend systématiquement la description de base du film : titre, genre, nom du réalisateur, année de réalisation, nationalité de la production, durée, synopsis. Je fournis également en complément, lorsqu’ils existent, des liens internet permettant au lecteur d’en savoir plus sur film, de l’acheter, ou encore de la visionner sur le web.
Le texte proprement dit résume mes impressions et mon opinion personnelle sur l’œuvre : pour les documentaire, abondance des sources, exhaustivité de l’approche, clarté des analyses ; pour les fictions, valeur du scénario, originalité de la prise de vues, intérêt de la mise en scène, performance des acteurs ; et, pour toutes les oeuvres, qualité du montage et capacité à captiver l’attention du spectateur.
J’ajoute que je n’ai pas réalisé de fiche pour mes propres documentaires (une demi-douzaine, consacrés pour la plupart à des danseurs cubains), laissant au spectateur le soin de se forger lui-même un jugement sur mon travail en le visionnant sur Internet (soyez indulgent, SVP).
Cet exercice, qui m’a permis de stimuler mon sens critique, m’a malheureusement montré également la pauvreté de mon vocabulaire et de ma culture cinématographiques. Mon attention, en effet, se focalisait spontanément, comme pour tout néophyte, sur les parties les plus immédiatement apparentes de l’œuvre : scénario, narration, beauté des images, jeu des acteurs. J’avais beaucoup plus de mal à rentrer dans des problématiques plus techniques, relatives par exemple à la prise de vue, au cadrage ou au montage.
LE RESULTAT OBTENU
Présentation générale de l’e-ouvrage
Mes 150 articles sont comme je l’ai déjà dit, divisée en trois chapitres :
Chapitre 1 : Tango et culture populaire argentine. Même si le Tango représente la plus grande partie de ce chapitre, quelques articles y sont également consacrés au folklore rural du nord-ouest (région de Salta) et du nord-est (Chamamé). Les documentaires et articles de synthèse représentent plus de 60 % des entrées, contre seulement 20 % pour les films de fiction et 15 % pour les captations. Je n’ai en particulier introduit qu’un nombre très restreint de films de fiction sur le Tango réalisés entre les années 1930 et 1950 : bien que cette filmographie soit abondante, on y on trouve en effet une très forte proportion de navets (notamment les films mettant en scène Carlos Gardel, dont par chance toutes les inoubliables scènes chantées dont été regroupées dans un DVD que j’ai intégré dans ma sélection).
Je n’ai pas conservé dans cette rubrique les films argentins de fiction « généralistes », que j’ai finalement classé dans le chapitre « Autres films latinos ». Ce choix s’explique par le fait que la place du Tango était à peu près nulle dans ces oeuvres. Par contre, j’y ai inclus plusieurs films ayant pour thème le Tango mais réalisés dans d’autres pays que l’Argentine, témoignant ainsi du rayonnement international de cette culture (Je ne suis pas là pour être aimé…).
Chapitre 2 : Culture populaire cubaine et Salsa. Le choix de cet intitulé procède à la fois d’une conviction et d’une nécessité. La conviction, c’est que la Salsa est une descendante en droite ligne du Son cubain traditionnel, à travers les transformations que lui ont apporté tout au long du XXème siècle des musiciens pour la plupart cubains. Ceci sans méconnaître, bien sûr, l’immense apport des musiciens non cubains, et notamment portoricains, à la formation de de genre dans les années 1970, et sans oublier non plus qu’il est né hors de Cuba, plus précisément à New York. La nécessité, c’est tout simplement l’absence d’un quatrième chapitre qui m’aurait permis de mieux distinguer la Salsa et la musique cubaine, qui sont tout de même deux objets distincts. Mais il m’aurait fallu pour cela rédiger des dizaines d’articles de plus, ce qui était, pour l’instant, au-delà de mes forces.
J’ai conservé dans ce chapitre l’ensemble des films cubains de fiction. Ce choix se justifie notamment par la place importante tenue par la musique et la danse dans ces œuvres, même lorsqu’elles n’ont pas pour objet principal la culture populaire. Comme dans le cas précédent, les documentaires et articles de synthèse représentent la majeure partie des entrées (70 % environ), contre seulement 30 % pour les films de fiction. Enfin, la majorité des films ayant pour thème la Salsa, style musical à caractère international, ont été réalisés dans des pays autres que Cuba, notamment les Etats-Unis (The Salsa Revolution), mais également l’Europe (Salsa).
Chapitre 3 : Autres films latinos et de danses latines. Comme son nom le suggère, ce chapitre « par défaut » est beaucoup plus hétérogène que les deux précédents. On y trouve en effet, par définition, des films concernant un très grand nombre de pays, avec cependant une très forte représentation du Brésil. La proportion des œuvres de fiction est également plus élevée : 60 % environ, contre 40 % pour les documentaires. En corolaire, ce chapitre est moins focalisé sur la danse et la musique, donnant une plus large place aux œuvres cinématographique à caractère généraliste.
On y trouve également une proportion relativement élevée d’œuvres réalisées en Amérique du Nord ou en Europe et surtout un peu à la marge de notre sujet principal, témoignant de l’existence dans le monde de forme musicales cousines de la famille Afro-latine (Jazz, Break dance, Dirty Dancing, Disco Latino…) ou de l’intérêt récurrent de certains réalisateurs (Wim Wenders, Carlos Saura …) pour les thèmes relatifs à la danse et la musique. Il faut cependant considérer ce chapitre plus comme l’embryon encore un peu « brut de décoffrage » de voies de recherche ultérieures que comme un ensemble de forme définitive.
Au total, les documentaires représentent 49 % de mes entrées (dont 43 % ce documentaires purs et 6% de docu-fictions), les fictions 36 % (dont un peu plus de la moitié a pour thème principal la musique et la danse), les articles de synthèse et entretiens 9 %, et les captations de concerts, 6 %.
Quelques acquis de ce travail
La découverte ou la redécouverte émerveillées, au cours de ces quelques mois de cinéphilie intensive, des cultures populaires d’Amérique latines, m’a conduit à quelques constats et réflexions.
J’ai tout d’abord été stupéfait par l’incroyable diversité de ces cultures, découvrant sans cesse au cours de mes investigations des styles musicaux inconnus ou mal connus de moi : musiques Caraïbes (Reggae, Plena, Bomba, folklore Garifuna…), brésiliennes (Samba de coco, Bossa nova, Forro…), argentines (Chamamé, folklore de Salta), péruviennes (afro-péruvien), chilienne (folklore andin, nueva canción), Equarienne (folklore Mindalae), mexicaines (recorridos…), nord-Américaines (Latin Jazz, Country Tex-mex, Break Dance…), pour ne citer que celles qui m’ont le plus marqué…. Sans oublier bien sûr, un approfondissement de mes connaissances sur les deux thèmes principaux déjà un peu connus de moi : Tango et folklore cubain.
J’ai également perçu la proximité d’ordre quasiment génétique existant entre toutes des musiques du nouveau monde, issues à des degrés divers d’une fusion entre rythmes africains, mélodies et harmonies européennes, avec parfois quelques sonorités indiennes, et se recomposant en permanence entre elles pour donner naissance à de nouveaux styles comme la Salsa, le Reggaeton ou le Latin Jazz.
J’ai également constaté l’importance de l’observation dans l’apprentissage artistique. En effet, alors que ces longs mois sédentaires passés à regarder des films, assis sur une chaise, auraient dû avoir des conséquences négatives sur mes aptitudes de danseur, c’est, j’ose l’espérer, le contraire qui s’est produit, notamment en matière de danses cubaine. A force de concentrer mon attention sur des séquences de musique et de danse, interprétées par les plus grands artistes, de chercher en temps réel, souvent en me levant de ma chaise, à reproduire les mouvements observés, j’ai, je crois, enrichi mon vocabulaire corporel et expressif, compensant largement ainsi les conséquences d’une sédentarité prolongée. Avis à tous les apprentis danseurs !!!
Quelques pistes de recherche futures
Les acquis, mais aussi les limites du travail filmographique que je viens d’achever, me conduisent à envisager trois pistes principales de recherche pour mes travaux futurs :
Tout d’abord, approfondir mes investigations filmographiques sur certaines cultures latinos d’une grande richesse que je n’ai fait qu’effleurer, tout particulièrement les folklores andins et brésiliens. Ce travail pourrait un fine déboucher sur la rédaction d’un article de synthèse traitant des similitudes profondes existant, au-delà de leur apparente diversité, entre les diverses cultures populaires latines, issues des mêmes phénomènes de métissage.
Ensuite, réaliser moi-même un travail de captation, à caractère sans doute plus littéraire qu’audio-visuel, sur la magnifique tradition orale des contes populaire cubains (notamment ceux à la mythologie des Orishas, dont le petit documentaire Te tu alma, Ruda, Dime, m’a rappelé l’émouvante et accessible beauté.
Enfin, et surtout, me mettre moi-même sérieusement à l’ouvrage en tant qu’auteur de films documentaires, en me focalisant sur le thème des jeunes artistes de Tango et de musique cubaine en France et en Europe. A force d’analyser le travail de dizaines d’auteurs de films documentaires, de comparer et commenter leurs choix esthétique et narratifs, de critiquer et décortiquer leurs faiblesses éventuelles, j’espère à cet égard avoir substantiellement enrichi le bagage culturel et esthétique qui m’aidera à réussir cette prochaine série. Rendez-vous à la fin de l’année 2013 pour juger sur pièces …
Fabrice Hatem
Annexe : table de matière de l’e-ouvrage et liens internet vers les articles en ligne
Chapitre 1 : Tango et culture populaire argentine
La musique de tango au cinéma : une discographie commentée
Filmographie complémentaire sur le Tango
El tango,el bandoneon y sus interpretes (?)
Tango maestro – The life and music of Astor Piazzolla
Manzi, un poeta en la Tormenta (Manzi, un poète dans la tourmente)
El último bandoneon (le dernier bandonéon)
El último payador (le dernier payador)
Argentina : Chamame crudo (Chamamé authentique)
Tangos, el exilio de Gardel (Tangos, l’exil de Gardel)
Perfumes de tango (Miguel Angel Zotto presenta Tango X 2 Company)
Los muchachos de antes no usaban gomina
Horacio Ferrer, poeta del tango
Así se baila Milonga – Pepito Avellaneda (Testimonos)
Campeonato mundial de tango 2004 (Championnat mondial de tango 2004)
Los Misterios del tango, vol 1 et 2
Carlos Gardel, Los Mejores Clips, vol. 1 & 2
Milena baila el Tango … Con Ezequiel Farfaro
El último aplauso (Dos generaciones unidas por el tango)
Ada Falcon : Yo no sé qué me han hecho tus ojos
Leopoldo Federico : El inefable bandoneón del Tango
Je ne suis pas là pour être aimé
Eduardo Falù, Canto al Paisaje Soñado (chant au paysage rêvé)
Cinelandia, de Alfredo Arias : un hommage parodique et tendre au cinéma argentin
Mon incursion à Hollywood (sur Seine) : The truth about Charlie
Où trouver vos films favoris ?
L’image du tango dans le cinéma américain
Interview de Fernando Solanas, » Piazzolla, l’obsession de la lutte «
Chapitre 2 : Culture populaire cubaine et salsa
Filmographie complémentaire sur la culture populaire cubaine et la Salsa
La última rumba de Papa Montero
De tu alma, Ruda, Dime (Ruda, Parles-moi de ton âme)
The mambo kings (les rois du mambo)
La salsa cubana (la Salsa cubaine)
Latin Music USA – Episodes 1 (Bridges) et 2 (The Salsa Revolution)
Un rayo de luz – Arsenio Rodriguez
Benny Moré Hoy como ayer (Benny Moré aujourd’hui comme hier)
Fresa y chocolate (Fraise et chocolat)
Lista de espera (liste d’attente)
La muerte de un burócrata (Mort d’un bureaucrate)
Música cubana (la nouvelle génération)
Cultos Afrocubanos (cultes Afro-cubains), volume II
La fabuleuse histoire de la Salsa
La leyenda del Son – Trío Matamoros
Nosotros la musica ! (nous, la musique)
Domingo Pau : un maitre de la danse afro-cubaine et de la rumba
Un reportage vidéo sur la compagnie de danse cubaine Ebony
Une vidéo documentaire sur le groupe Obini Bata
Une vidéo documentaire sur le Cabildo de La Havane
Un reportage sur la compagnie Ban Rarra
Juan Carlos Papucho Pedroso : la colère d’Oggun
Luanda Pau : la déesse Oya de passage à Genève
Un petit lexique des cinéastes cubains
Chapitre 3 : Autres films latinos et de danses latines
You got served (Street Dancers)
The story of Jazz (l’histoire du jazz)
Salsa – Un homenaje a El Gran Combo (Un hommage au Gran Combo de Puerto Rico)
The chicano wave (La vague chicano)
El Camino de San Diego (le chemin de San Diego)
Días de pesca (Jours de pêche en Patagonie)
Mexico : música y cuernos de chivo
Diarios de Motocicleta (Carnets de voyage)
Musica afroperuana : Tras la larga noche
Honduras y Belice : la aventura garifuna (l’aventure Garifuna)
El milagro de Candeal (le miracle de Candéal)
Pina – Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus
Saturday night fever (La fièvre du samedi soir)
Les rêves dansants (Sur les pas de Pina Bausch)
Bodas de sangre (Noces de Sang)
Shall we dance ? (La nouvelle vie de monsieur Clark)
Rocksteady, the roots of reggae
Víctor Jara – El derecho de vivir en paz (le droit de vivre en paix)
El Sueño existe (le rêve existe)
Somos Wichis (Nous sommes Wichi), suivi de « Indiens d’Amazonie en sursis »
Violeta se Fue a los Cielos (Violeta s’en est allée au Ciel)
Cidade de Deus / La Cité des Dieux
Antonio das Mortes (O Dragão da Maldade contra o Santo Guerreiro)
Doña Flor e seus Dois Maridos (Doña Flor et ses Deux Maris)
El Misterio de las Lagunas. Fragmentos Andinos (Le Mystère des Lagunes. Fragments Andins)
O Samba que mora em Mim (La samba que je porte en moi)
Después de Lucía (Après Lucia)
Capitães de Areia / Capitaines des Sables
Historias que so existen quando lembradas (les histoires n’existent que lorsque l’on s’en souvient)
O Homen que copiava (L’homme qui faisait des copies)