Dimanche 22 Août 2012
Au cours de l’hiver 2012, j’ai réalisé plusieurs dizaines d’heures d’entretiens avec ma mère. Ou plutôt, je l’ai laissée monologuer tranquillement devant moi, pour me parler de ma naissance, de mon enfance et de ma jeunesse, ou plutôt de la manière dont ces étapes de mon existence avaient été vécues par elle.
La réalisation de ce travail répondait à un triple désir : tout d’abord, garder une trace vivante d’une personne qui m’est évidemment très chère ; ensuite, recueillir des informations qui éclaireraient ma propre vie, mon caractère, mes désirs et mes phobies ; enfin, glaner à l’occasion de ces entretiens un matériau à la limite du document historique et de l’œuvre littéraire, en sauvant de l’oubli toute une série de personnages – ceux justement qui ont veillé sur mon enfance – ayant vécu vers le milieu du XXème siècle, et dont la vie a été modelée par les habitudes, les croyances, les règles de conduite et les évènements de cette époque.
J’ai tiré de ces entretiens un long texte, illustré par de très nombreuses photos. Celui-ci peut être lu par cercles concentriques : au cœur, on trouve le personnage de ma mère, aux différentes époque de sa vie : enfant, adolescente, jeune femme, maman tendrement penchée sur son rejeton, avocate ; autour, on voit vivre ses familiers, ses amis, ses relations professionnelles, dans un univers empli d’anecdotes, certaines très intimes et touchantes, d’autres fort instructives sur la société de l’époque ; Enfin, le cercle le plus large est constitué par grande histoire du pays qui impacte la petite histoire de ma famille.
C’est cet aller-retour entre la sphère la plus intime et l’évocation des faits les plus généraux qui donne, selon moi, sa plus grande saveur à ce document : d’un côté, le babil et les bêtises de petits enfants, les minuscules anecdotes et événements familiaux, une galerie de personnages à la fois humbles et attachants ; de l’autre, la vie quotidienne à Paris et à Nice dans l’entre-deux guerres, , la seconde guerre mondiale et les persécutions nazies, la Libération et les trente glorieuses, les grandes transformations de la société française au cours du siècle…
J’ai presque complètement respecté, dans mon texte, la manière de s’exprimer de ma mère, avec son tutoiement à moi destiné, ses tournures de phrases, et même ses redites et digressions éventuelles. Bien entendu, j’ai supprimé quelques incidentes sans rapport direct avec le fil de son discours et quelques anecdotes trop intimes ou trop sensibles pour pouvoir être rendues publiques, mais dans l’ensemble, j’ai voulu que sa voix puisse être perçue dans sa plus grande authenticité. J’ai divisé ce récit, en suivant un ordre quasiment chronologique, en cinq grands chapitres :
Chapitre 1 : Une enfance d’avant-guerre
Chapitre 2 : La guerre et la terreur
Chapitre 3 : Une jeunesse d’après-guerre
Chapitre 5. Ma mère avocate
Par ailleurs, la réalisation des mémoires de ma mère m’a permis de recueillir un matériau important sur d’autres membres de ma famille (y compris les animaux domestiques), que j’ai mis en forme dans une série de textes intitulés « hommages », dont la liste est la suivante :
Hommage à mon arrière-grand-père maternel, René Dana, et à son épouse
Hommage à mon grand-père maternel, Léon Hatem
Hommage à ma grand-mère maternelle Emilie Hatem, à son frère et à ses soeurs
Hommage aux chiens et aux chats de la famille
Enfin, une annexe présentant l’arbre généalogique de ma famille maternelle, et focalisé essentiellement sur les personnes et les époques évoquées dans les mémoires de ma mère, est en préparation.
J’espère que vous partagerez l’émotion qui m’étreint à la lecture de ce témoignage.
Fabrice Hatem
2 réponses sur « Le livre de ma mère »
Bonjour
Je suis le fils de Constantin Litwak. J’ai fait un travail identique au votre. Et je crois avoir deux ou trois photos de votre mère dans sa jeunesse.
merci pour votre message, mais il n’est pas terminé me semble-t-il
fabrice.hatem@free.fr