Dimanche 26 septembre 2010, Santiago de Cuba
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Chère Mireille,
Santiago n’est pas seulement attirante par sa créativité musicale et par sa vie nocturne. Ses environs offrent également de de nombreuses possibilités d’excursions, dans les montagnes avoisinantes comme sur la côte.
L’une des plus simples consiste à aller visiter le Castillo Del Morro, situé à une dizaine de kilomètres de la ville, à l’embouchure de la baie de Santiago. La ville, en effet, n’est pas située de plein-pied sur la mer, mais au fond d’une petite baie assez étroite de 10 kilomètres de profondeur environ, idéale pour protéger les navires des fureurs de l’Océan.
Seulement, voilà : depuis sa fondation au début du XVIème siècle, Santiago fut victime d’attaques récurrentes, par les pirates comme par les flottes des puissances rivales de l’Espagne. Il fut donc décidé, en 1639, de construire, à l’entrée de la baie, un grand ouvrage fortifié susceptible d’en interdire l’accès aux navires ennemis : d’où l’existence de ce Castillo del Morro, très imposant ouvrage militaire en étoile sur 5 niveaux, avec larges murs, créneaux, puits profonds, coursives, casemates. Dans son état actuel, il constitue le résumé de près d’un siècle et demi d’architecture militaire, du fait des extensions et reconstructions diverses qui se poursuivirent jusque vers 1780.
Rassure- toi : je ne t’infligerai pas ici un cours sur l’architecture militaire coloniale, ni meme sur l’histoire militaire de Santiago. Disons simplement que l’intéressante visite du musée du Castillo est aussi un voyage à travers l’histoire de Cuba, où cet édifice a joué un rôle important : Cela commenca a l’époque de la piraterie (à leur meilleure période, ces audacieux malfaiteurs ne se contentaient pas d’attaquer des navires : il prenaient d’assaut des villes entières) et des guerres entre puissance coloniales (France, Hollande, Angleterre)… Et cela continua jusqu’à la guerre d’indépendance contre l’Espagne (au cours de laquelle le fort servit de prison pour les patriotes cubain) et jusqu’à la bataille navale entre les Etats-Unis et l’Espagne qui signa en 1898 la défaite de celle-ci et eut pour conséquence directe l’indépendance de l’île.
Je te parlerai plutot de la beaute du lieu. L’allée d’entrée est ombragée par de grands arbres tropicaux. Le fort lui-même est un bâtiment magnifique, fait d’une belle pierre ocre- beige, que le soleil fait vibrer de teintes chaudes. On s’y perd dans un dédales de coursives qui descendent jusqu’au niveau de la mer. Son architecture tourmentée et ses vues superbes sur la baie de Santiago et sur la mer des Caraïbes offrent de magnifiques possibilites au photographe. J’ai passé là une matinée de decouverte vraiment très agréable, en compagnie de notre guide-ami Alexis et d’une sympathique française de passage à Santiago, Aurélie.
Mais je te laisse découvrir la vidéo de cette visite…
Fabrice Hatem