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Carnet de voyage 2010 à Cuba

Soirée décevante avec NG La Banda

Vendredi 10 septembre 2010, La Havane

nglabandasite Pour visionner un courte vidéo de cette soirée, cliquez sur le lien suivant : video

Un voyage ne peut être fait que moments réussis. Il peut y avoir, aussi, des déceptions. Et, à Cuba, l’alternance entre expériences d’une très forte intensité émotionnelle et ratages exaspérants peut se faire de manière très rapide. C’est exactement ce qui m’est arrivé ce vendredi soir.

La soirée avait en effet, particulièrement bien commencé, avec un très agréable spectacle de danse et de tambours traditionnels, donné par le groupe féminin Obini Bata au centre Culturel Yoruba. Vers 22h30, je m’éclipsai un peu avant la fin du spectacle pour découvrir un lieu que je ne connaissais pas encore : la Casa de la Musica (CM) de Miramar.

Celle-ci présente deux différences majeures avec sa sœur aîné de Centro Habana : d‘une part, elle beaucoup plus excentrée, puisqu’il faut compter environ 20 minutes en voiture pour y arriver depuis le centre-ville ; d’autre part, elle est nettement plus petite.

Elle est installée dans un bâtiment ressemblant à une grande villa en pierre de taille, avec un joli balcon au premier étage. On y rentre en passant par une grande porte bleue à arcades. Le hall, aux murs rose pastels, où sont accrochées de nombreuses photos d’artistes, est infiniment plus chaleureux que celui, vieillot et froid, de la CM de Centro Habana.

On pénètre ensuite dans la salle de spectacle à la configuration relativement simple : un espace rectangulaire unique, très haut de plafond et rempli de tables où viennent s’installer les spectateurs. Sur la droite, une pièce séparée de la salle principale par un grand mur de verre transparent tient lieu de bar. Au fond, une scène surélevée domine un espace libre, étroit et long, destiné à la danse. On se sent très vite à l’aise dans ce lieu spacieux, où l’on circule facilement entre les tables et qui ressemble davantage à un restaurant ou à un bar « branché » qu’à une salle de spectacle.

Au début, tout se passa bien : une agréable musique de Salsa enregistrée permettait en effet de faire quelques pas de danse en attendant le concert de NG la Banda, qui certainement, n’allait pas tarder, puisqu’il était déjà 23h30 passées. Mais, sur le coup de minuit, l’ambiance changea brutalement, avec l’irruption d’une musique de Reggaeton poussée au maximum, qui commença au bout d’un moment à me déchirer littéralement les tympans. Personne ne dansait ni ne parlait plus, le volume sonore de la musique privant les consommateurs de la possibilité de se faire comprendre de leur voisin et crucifiant les convives sur leur chaise.

Au bout de plus de 30 minutes de ce régime infernal, les choses changèrent, plutôt en pire, avec une première partie du concert successivement animée par deux groupes plus bruyant l’un que l’autre. Je dus sortir à plusieurs reprises pour soulager mes tympans qui commençaient à me faire réellement souffrir, tandis que le sommeil commençait à m’envahir. Je n’avais déjà plus qu’une envie : aller me coucher. Mais je résistais, mû à la fois par la curiosité d’écouter le célèbre groupe NG La Banda et par l’espoir de pouvoir encore un peu danser sur une bonne musiquedont le volume sonore serait redevenu raisonnable. Mais mes espérances furent déçues.

Vers 1 heures 30 du matin, NG La Banda commença à jouer, sous la direction de José Luis Cortès. Mais était-ce dû à une sonorisation médiocre, à un style musical incertain entre Salsa et Reggaeton, ou tout simplement à ma propre fatigue, liée à une trop longue attente ? Jamais cette musique, pendant la petite heure où je l’écoutais, ne suscita en moi, ni émotion esthétique ni désir de danser. Ce qu’était proposé tenait, à mon humble avis, davantage du brouet sonore que d’une œuvre artistique raffinée et entraînante. Je ne devais pas être le seul dans cette situation, puisque les danseurs étaient relativement peu nombreux, même si, au moment de mon départ, une bonne partie de l’audience s’était tout de même levée pour balancer les bras au rythme de l’orchestre.

Je quittais finalement les lieux vers 2 heures du matin, délesté de plusieurs dizaines de dollars, mort de fatigue, les oreilles douloureuses et très déçu de la prestation à mon avis très médiocre d’un groupe pourtant prestigieux à Cuba.

Fabrice Hatem

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