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Carnet de voyage 2010 à Cuba

Première visite à la Casa de la Trova de Santiago

Dimanche 12 septembre 2010, Santiago de Cuba

(pour consulter une vidéo et un diaporama de ce reportage, cliquez sur les liens suivants : Diapo et Video)

sitecasatrova Chere Mireille,

En partant à Cuba, je ne voulais pas seulement apprendre à danser, mais également m’abreuver aux sources de la merveilleuse musique populaire de de pays. C’est pourquoi, le jour même de mon arrivée à Santiago de Cuba – qui est au Son et à la Guarija ce que la Nouvelle-Orléans est au Jazz – je me suis rendu à la Casa de la Trova, l’un des temples les plus respectés de ces styles musicaux.

Une très grande partie des lieux de musique et de danse de Santiago sont regroupés dans un espace très restreint : quelques pâtés de maisons entourant la place Cespedès, qui est aussi le cœur de la vieille ville. C’est là qu’on trouve notamment La Casa del Coro Madrigalista, la Case Artex et… la Casa de la Trova. Celle-ci est une longue maison aux murs bleu ciel à un étage, munie au rez-de chaussée de plusieurs grandes portes-fenêtres, et, au premier étage, d’un balcon couvert orné de fines colonnes et d’une rambarde en fer forgé.

On peut venir y écouter de la musique traditionnelle tous les soirs et presque tous les après-midi dans trois salles différentes : deux au rez-de chaussée et une au premier étage. C’est dans cette dernière salle, la plus grande, qu’ont lieu les concerts du soir, où se produisent aussi les groupes les plus prestigieux.

Ma première incursion, ce dimanche, s’est cependant limitée à la grande salle du rez-de chaussée, située en bordure de la rue. Là, j’ai pu, pour un prix d’entrée très modique, écouter un charmant sextet de Son : Sol y Son.

Bien sûr, le répertoire était un peu convenu – Cela fait sans doute la 20ème fois que j’entendais Chan Chan depuis mon arrivée à Cuba. Bien sûr, le public – le solvable, celui installé aux bonnes tables – était constitué en bonne partie de touristes qui se contentaient de cesurvol superficiel de la musique cubaine. Bien sûr, il y avait quelques mendiantes aux fenêtres – je ne sais quel sentiment l’emportait chez moi en les regardant, de la pitié ou de l’agacement -. Bien sûr, les musiciens n’étaient peut-être pas de niveau international.

Mais enfin, le lieu était sympathique. La musique nous berçait chaleureusement. Tout le monde essayait d’être gentil avec tout le monde – musiciens, serveuses, vieilles dames cubaines, touristes européens et mendiantes compris -. Un cubain s’évertuait avec beaucoup de persévérance à faire danser les touristes. Quelques couples autochtones dansaient et Son avec élégance sous mon regard intéressé. J’ai moi-même fait quelques pasde danse aux bras de blondesétrangères débutantes et de gentillesmamies cubaines, par ailleurs excellentes danseuses – et qui auraient largement pu être les grands-mères des jineteras tant annoncées, et toujours invisibles-. En bref, cela restait bon enfant et assez authentique.

Une fois le concert terminé, j’ai pu faire une petite visite du rez-de-chaussée de l’établissement. J’y ai trouvé deux autres très jolies petites salles. L’une, tout petite et qui tient visiblement lieu de bar, a ses murs entièrement décorés de peintures et de photos d’artistes, parmi lesquels on reconnaît facilement plusieurs célèbres musiciens originaires de la région, comme SegundoCompay ou EliadesOchoa. L’autre, plus vaste et plus haute de plafond, tient vraisemblablement lieu de salle de concerts.

J’aurais voulu, le soir même, compléter cette première incursion par une description du concert d’un groupe assez connu, Los Jubilados. Mais, épuisé par le voyage et par quinze jours d’une vie trépidante à la Havane, j’ai été pris vers 21 heures par un violent et irrépressible besoin de dormir. La suite de cette visite devra donc attendre jusqu’à demain.

Fabrice Hatem

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