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Carnet de voyage 2010 à Cuba

Le club 1830, temple de la Salsa cubaine

Dimanche 29 Août 2010, La Havane

Pour consulter le diaporama associé à cet article, cliquez sur le lien suivant : Club1830.

r4 Une des plus mauvaises surprises qu’éprouve le Salsero solitaire fraîchement arrivé à La Havane est… qu’il est relativement difficile de trouver des endroits où danser tranquillement la Salsa le soir. Les informations ne sont pas aisément accessibles et ne peuvent être obtenues que par un bouche à oreille un peu aléatoire. Il n’existe pas, comme en Europe, de pistes de danse simples et bon marché, mais des lieux touristiques souvent assez onéreux, comme certaines Casas de la musica ou certains grands hôtels. Présent comme ses congénères européens pour une durée limitée, notre danseur n’a le temps ni de se constituer un réseau de vrais amis désintéressés, ni de se construire un emploi du temps hebdomadaire stable de sorties nocturnes. Quant aux contacts locaux… disons que les jineteras attendent le touriste de passage un peu à la façon des plantes carnivores offrant leur pistil sucré et trompeur à l’innocent papillon.

Heureusement qu’il y a le Club 1830 !

r1 Il est situé, dans une sorte de petite baie, dite Boca de la Chorrera, qui constitue aussi l’embouchure d’une rivière qui sépare deux des principaux quartiers de La Havane, Le Vedado et Miramar. Pour y arriver depuis la vieille ville, il faut parcourir tout le Malecon, sur douze kilomètres – une promenade superbe qui met de bonne humeur et donne envie de profiter de la vie, donc de danser. Le bout du voyage est signalé par un ancien fort militaire dont les vieilles pierres sont joliment plantées au milieu de la baie, aujourd’hui transformé en l’une des seules plages – sans baignade – de La Havane. Encore quelques centaines de mètres, et vous arrivez devant une grande maison de maître aux allures de cottage normand, qui s’ouvre par derrière sur un grand jardin au bord de l’eau.

r2 C’est dans ce jardin que l’on peut danser la Salsa une fois par semaine, le dimanche – en principe à partir de 18h00, mais ce n’est que beaucoup plus tard que la piste commence véritablement à s’animer. C’est évidement assez peu, mais par contre, les soirées laissent plein de bons souvenirs, pour beaucoup de raisons. Parce que l’on danse à ciel ouvert. Parce que le lieu est agréable et plein de poésie : les recoins tranquille du jardin, les beaux arbres, la balustrade de pierre au bord de l’eau, la vue sur le fort espagnol, les jolies verrières de la maison. Parce que l’ambiance est détendue, les invitations faciles – pour peu que l’on soit un bon danseur, car la concurrence est rude – et les jineteras un peu moins nombreuses que dans d’autres lieux. Parce que la sono est excellente et que les soirées sont souvent animées, à partir de 22 heures, par de très bonnes orchestres.

r3 Le niveau de danse est dans l’ensemble, assez impressionnant. Le Club 1830 tient en effet lieu de quartier général aux afficionados cubains de la « danse de casino », précurseur immédiat de la Salsa et qui anima les dernières années de la trépidante vie nocturne de La Havane pré-castriste. C’est donc un véritable « Saint des Saints » où l’on peut affirmer, sans craindre l’hyperbole, qu’évoluent certains des meilleurs Salseros du monde. Cela peut être un peu intimidant, mais le spectacle en vaut vraiment la peine et a, de plus une grande valeur pédagogique : 200 très bons danseurs réunis ensemble sur la piste, je vous assure que cela fait crée vraiment, à partir de 22 heures, une atmosphère électrique, dont le diaporama ci-joint peut vous donner une petite idée…

r5 Quelques animations viennent interrompre la soirée : concours de danse, démonstration de Rueda de casino – une danse toujours plus que vivante dans le Cuba d’aujourd’hui. Comme les participants sont d’excellents danseurs (les meilleurs des 200 « très bons » du paragraphe précédents), ces interruptions, loin d’être ennuyeuses, ajoutent encore à l’intérêt et à la réussite de la soirée pour le Salsero de passage.

Lorsque l’on rentre chez soi, après avoir une nouvelle fois parcouru, en sens inverse le Malecon, on a le cœur plein de belles images et de bons souvenirs. Et l’on attend avec impatience le prochain dimanche, en regrettant amèrement que d’autres soirées de Salsa ne soient pas organisées dans le même lieu au cours de la semaine.

Fabrice Hatem

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