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Danse et danseurs

Isaac Bationon : au rythme souriant de la Salsa

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Dès mon arrivée au stage d’été de Novalaise en Août 2010, j’ai été séduit par le sourire rayonnant d’Isaac, ainsi que par sa magnifique maîtrise rythmique qui lui permet de modifier et d’enrichir à sa guise le pas de base de la salsa. J’ai ensuite apprécié l’intelligence et l’honnêteté de son enseignement, qui vise en priorité à développer la conscience rythmique et musicale de l’élève. Enfin, j’ai beaucoup aimé sa manière sympathique et bon enfant d’animer les soirées du stage par de petites pratiques improvisées, mais fort instructives. Il a bien voulu répondre à quelques questions sur son parcours.

Comment t’es-tu intéressé à la Salsa ?

novissac1 Je suis d’origine burkinabé. Au début des années 1990, j’enseignais les danses de société à l’Université Paul Sabatier de Toulouse. Le responsable des activités culturelles m’a demandé de donner des cours de Salsa, et, à partir de là, j’ai commencé un gros travail de recherche. Je connaissais un peu ce rythme, car on danse le Son en Côte d’Ivoire. J’ai aussi transposé dans la Salsa certaines bases rythmiques du Boogy et du Lindy Hop, des danses que j’ai intensément pratiquées. Enfin, j’ai croisé pas mal d’enseignants d’origine cubaine, comme Madeline Rodriguez, Nichito ou Guillermo, qui habitent tous à Toulouse.

A partir de ces bases, j’ai développé mon style personnel et j’ai créé une association, « Tacos locos », avec des amis français passionnés de culture cubaine. Nous essayons de transmettre au public français notre passion pour la Salsa, et aussi pour le Son et toutes les autres danses populaires cubaines dont elle est issue.

Quelles sont les particularités du milieu salsero par rapport à d’autres danses ?

novissaac5 Elles sont très visibles. Il y a dans toutes les danses un côté social et un aspect de compétition. Mais la Salsa cubaine est plus sociale, plus joyeuse et intégratrice ; c’est une danse accessible à tout le monde. Le Lindy est plus élitiste, même si on peut le simplifier. C’est vrai aussi des danses de salon et, d’une certaine manière, de la Salsa portoricaine.

Ton sourire vient-il du bonheur que t’a apporté la Salsa ?

Cette danse m’a effectivement donné beaucoup de joies. Je garde en particulier de très bons souvenirs du festival de Vic-Fezensac, où des milliers de gens se réunissent pour danser, écouter de la musique et communier dans l’amour de la salsa… Organisé par des bénévoles, il se déroule chaque été, à la fin juillet, pendant 3 ou 4 jours, en présence de nombreux artistes cubains invités.

novisaaac2 J’aime bien aussi l’atmosphère de Novalaise. Ici, les gens expriment le besoin de danser simplement, de pratiquer une danse sociale, intégratrice, éloignée des notions de compétition, de frime et des enjeux commerciaux. Très souvent, on me demande dans les stages de montrer des figures, mais ici, à Novalaise, je peux revenir aux bases rythmiques fondamentales, simples mais nécessaires à l’apprentissage de la Salsa. Cela est bien en accord avec ma conception de l’enseignement.

Quelles sont tes priorités pédagogiques ?

noviassc3 Dans le Lindy, on enseigne systématiquement la musique. En Salsa, ce n’est pas le cas, et les élèves veulent un peu brûler les étapes. De plus, il arrive aussi que les enseignants eux-mêmes connaissent mal la musique. Le résultat, c’est que les Salseros ont souvent un défaut au niveau de l’écoute musicale, de la rythmique.

Je cherche donc à sensibiliser les élèves au rythme et à la musique. Je veux aussi les aider à retrouver le côté ludique de la danse, qui est d’abord un jeu de séduction. Il faut apprendre aux gens à danser sans réfléchir.

Propos recueillis par Fabrice Hatem

Pour obtenir davantage d’informations sur les activités d’Isaac et de son association : www.tacoslocos.net

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