Membre fondatrice de l‘association Timbamania de Chambéry, Catherine a été il y a huit ans l’initiatrice, avec Dominique Gombert, du stage d’été de Novalaise. Elle a bien voulu répondre à quelques questions sur les origines et l’évolution de cette manifestation.
Quelle est la philosophie du stage de Novalaise ?
Dominique et moi souhaitions mettre en place un stage intensif dans un lieu sympathique, sur une période d’une semaine complète plutôt que d’un week-end seulement, afin de laisser aux participants le temps d’assimiler l’enseignement et de progresser réellement. Je connais bien la région de Novalaise, où je viens souvent, et l’idée d’organiser le stage ici a germé tout naturellement.
Nous voulions aussi que les gens aient le choix de leurs conditions de logement et de repas, pour leur donner une certaine liberté et aussi pour ouvrir le stage à tous les budgets. Nous n’imposons donc pas un hébergement, comme c’est le cas pendant nos stages d’hiver, en Chartreuse ou dans les Bauges. Nous pratiquons pour la même raison d’ouverture des prix assez bas, tout en parvenant à l’équilibre financier grâce à la bonne volonté des intervenants et à la grosse affluence du week-end.
Enfin, nous cherchons à créer une atmosphère accueillante, par exemple en offrant du café ou du thé au stagiaires à leur arrivée et pendant le stage, en organisant une petite buvette, en décorant le gymnase avec des affiches que nous avons-nous-mêmes réalisé. Nous aimerions bien pouvoir offrir à manger le midi, mais nous manquons des équipements nécessaires.
Qu’est-ce que vous voulez transmettre ?
Nous voulons que les participants s’imprègnent de la culture dont est issue la Salsa cubaine. Celle-ci est dès le départ un mélange, une « sauce ». C’est pour cela que le stage intègre des cours de percussion, de Rumba, d’afro-cubain, de Son, d’afro-métisse comme le Hip-hop, enfin de tout ce qui touche à l’univers de la Salsa. Tous ces styles vont apporter quelque chose à l’esthétique de cette danse, au niveau de la rythmique, des pas, de la dissociation, etc.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?
Le plus difficile, c’est de trouver des intervenants bons pédagogues, disposés à vivre réellement avec les stagiaires, et qui ne coûtent pas trop cher. Une autre difficulté est d’ordre logistique : nous devons amener ici tout notre matériel : sono, percussions, matériel de cuisine…
Nous avons également eu des problèmes de locaux, mais ceux-ci nous ont finalement permis de progresser. Pendant les deux premières années, en effet le stage a eu lieu à Saint-Alban Montbel, au bord du lac d’Aiguebelette, où je vais souvent. Il n’y avait alors qu’un intervenant et une seule salle. Puis, lorsque celle-ci a été fermée pour travaux la troisième année, nous avons migré vers le gymnase de Novalaise, ce qui nous a permis de faire venir davantage d’intervenants et de développer le stage.
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Ils sont souvent liés à l’imprévu, aux difficultés du moment qui peuvent amener des situations drôles ou émouvantes. Par exemple, il y a parfois des orages très violents dans la région, et cela nous a souvent joué des tours. Pendant la soirée de clôture du stage de la deuxième année, dans l’ancienne salle de Saint-Alban-Montbel, il y a eu une coupure d’électricité à la suite d’une mini-tornade. On a dansé à la bougie, sur les rythmiques des percussions. Cela a beaucoup rapproché les gens.
L’année d’après, les orages se sont aussi succédés, il pleuvait des seaux d’eaux sur les tentes. Il y avait plein d’éclairs et cela craquait de partout. On a eu très peur, mais le matin, une stagiaire est venue distribuer des pains au chocolat à tout le monde. On était transis, mais très contents d’être en bon état et de manger des bonnes viennoiseries.
Une autre année, certains stagiaires n’ont plus rien retrouvé en rentrant au camping : tout avait été emporté par l’orage !! D’autres avaient encore leur tente, mais elle était toute trempée. Alors, ils sont venus l’apporter à sécher au gymnase, et pendant un jour ou deux, ils ont presque vécu là. C’était vraiment très chaleureux.
Mais ce qui nous motive surtout, c’est de voir que les gens sont heureux ici et nous sont reconnaissants des efforts que nous faisons pour leur faire passer un bon moment. Certains nous le disent de vive voix, d’autres nous envoient des petits e-mails de remerciements, et cela nous donne l’énergie pour continuer.
Quelles sont les autres activités de l’association Timbamania ?
Nous cherchons à nous ouvrir, au-delà de la danse, à tous les aspects de la culture cubaine. Outre les cours et les stages de Salsa, nous proposons des cours de percussion, de danse afro-cubaine et d’espagnol. Nous organisons aussi des concerts, des expositions et des soirées. Nous avons aussi un groupe de Rueda nueva, dirigé par Cyril Ramos. Nous avons participé à des voyages de groupe à Cuba avec Dominique Gombert, mais sans être nous-mêmes organisateurs.
Il y pas mal de gens qui nous suivent dans cette démarche. Les concerts marchent bien, même si nous pourrions être un peu plus communicants. Bien sûr, cette approche qui demande un peu plus d’efforts au départ n’est pas majoritaire parmi les amateurs de Salsa. Certains participants au stage de Novalaise, par exemple, ne veulent faire que de la Salsa. Mais on tient à les sensibiliser, en espérant qu’un jour le déclic va se faire.
Propos recueillis par Fabrice Hatem