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Mémoires de danse

Spectacle de tango « Histoire d’un chanteur »

Spectacle de tango "Histoire d’un chanteur"

histoire A la rentrée 2007, je me suis engagé avec ma compagne Mireille dans une petite aventure artistique avec l’atelier chorégraphique de l’association parisienne Mordida de tango. L’objectif était de monter, pour le mois de mai 2008, un spectacle de tango avec une troupe de 20 danseurs amateurs, intitulé "Histoire d’un chanteur". Huit mois plus tard, à raison d’une séance hebdomadaire de répétitions collectives, complétée par approximativement la même nombre de répétitions privées en formation plus réduite, nous fûmes en mesure de donner ce spectacle le 22 juin 2008 au Théâtre des Roches à Montreuil.

Pour voir le programme du spectacle :

https://www.mordidadetango.com/images/mordidadetango-evenements/programme-ultima-soiree-2008.pdf

Ce fut une aventure vraiment intéressante sur les plans à la fois artistique et humain. Les chorégraphies, conçues pour l’essentiel par Miguel Gabis et Charlotte Hess, furent cependant co-construites dans le détail par l’ensemble de la troupe. La nécessité d’assimiler parfaitement les mouvements ajouta à l’intérêt pédagogique de la démarche, puisqu’il qu’il nous fallait absolument réaliser des chorégraphies sinon parfaites, du moins de qualité suffisante pour être montrées en public. D’où l’utile nécessité pour les danseurs amateurs de parvenir à une maîtrise du mouvement supérieure à ce qui est habituellement demandé dans les cours de tango.

Sur le plan humain, nous traversâmes toutes les joies et toutes les difficultés communes à ce type d’aventures. De couples de séparèrent en cours d’année, laissant la troupe orpheline. Des amitiés et des mésententes naquirent au sein du groupe. Le travail chorégraphique fut à la fois l’occasion de merveilleux moments d’échange, de co-construction et d’aide mutuelle, mais aussi de tensions, notamment au sein de chacun des couples, lorsque les deux partenaires se rejetaient mutuellement la faute d’une difficulté non résolue. J’accueillis à plusieurs reprises à domicile un ou deux couples de danseurs pour des répétitions vespérales, ce qui fut l’occasion de très sympathiques soirées de travail. Nous décortiquons, des heures durant, les pas et les déplacements dont Miguel et Charlotte nous avaient donné les modèles par l’intermédiaire d’un DVD aimablement composé, reproduit et distribué par un membre de la troupe.

A mesure qu’approchait la date fatidique, la tension montait au sein de la troupe, alors que le temps restant semblait de plus en plus désespérément insuffisant pour assimiler les nombreuses chorégraphies non encore maîtrisées. A partir du mois d’avril, de plus en plus anxieux de ne pas être prêts à temps, nous décidâmes d’ajouter une seconde répétition de la troupe à celle du mardi soir. Nous nous réunîmes donc dans une école située près du mont Valérien pour décortiquer les dernières chorégraphies et assurer le filage de la pièce. L’atmosphère particulière de ces répétitions – de longues après-midi où la troupe préparait de manière en quelque sorte autogérée le spectacle, où chacun amenait quelque chose à manger ou à boire, où régnait, par la force des choses, un esprit très collectif – acheva de souder le groupe. Jusqu’à ce samedi, veille de notre représentation, où nous nous réunîmes toute la journée pour achever, d’un ultime et frénétique coup de rein, de boucler notre spectacle. Plusieurs couples, perfectionnistes ou angoissées, continuèrent même les répétitions le dimanche matin.

La troupe arriva enfin le dimanche 22 juin, par petits groupes de 3 à 5 danseurs convoyés dans les voitures de leurs collègues, au lieu de la représentation, un petit théâtre bien sympathique situé dans une zone pavillonnaire de Montreuil. Au cours du dernier filage, en début d’après-midi, la tension monta encore d’un cran : chacun de nous avait l’impression, non seulement de ne plus rien savoir lui-même, mais surtout que son partenaire avait un encore plus mauvaise mémoire. Bref, chacun fixait sur le voisin ou la partenaire ses propres angoisses. L’habillage fut cependant un moment de détente. Nous fûmes tous surpris et heureux de nous voir si beaux dans nos robes et nos costumes de scène !

Pour voir la galerie de la soirée :

https://www.mordidadetango.com/images/mordidadetango-evenements/galerie_soiree_08/mordidadetango-soiree-08.html

Peu à peu, la petite salle se remplit d’un public largement composé -avuons-le d’amis, de familiers et d’autres élèves de notre école. Mais enfin, cela faisait tout de même salle comble. Comme souvent dans ces situations, la représentation se passa bien, du moins beaucoup mieux que nous ne la craignions, avec très peu d’erreurs dans les chorégraphies. C’est sans doute ce que l’on appelle le "miracle de la scène". Que nous ayons été très applaudis, cela n’est pas très étonnant, compte tenu de la composition du public. Par contre, je crois qu’en sortant du théâtre, chacun de nous était très fier d’avoir réussi à mener à bien le projet jusqu’à son terme et d’avoir tenu son rôle dans la troupe.

Pour voir la galerie du spectacle :

https://www.mordidadetango.com/images/mordidadetango-evenements/galerie_histoire_chanteur/mordidadetango-histoire-chanteur.html

J’aurais bien voulu continuer l’année suivante… Mais les hasards de ma vie professionnelle me conduisirent à Genève, loin de Paris et donc de la troupe de Mordida…

Fabrice Hatem

 

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