Auteur : Fabrice Hatem
Chango, l’homme fait Dieu, le Dieu à figure humaine
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Chango tient une place très importante dans le panthéon des Orishas. Dieu du tonnerre et des éclairs, il incarne la force et la séduction viriles. Il est également très fortement identifié à la guerre.
Chango a également plein de défauts. Il est glouton, coureur de jupons, viveur, parfois malhonnête, mais surtout impulsif, coléreux et violent. Il a, en conséquence de ses méfaits, beaucoup d’ennemis, qu’il doit souvent affronter seul. D’où d’assez fréquentes défaites qui l’obligent alors à la fuite.
Pourquoi un être aux qualités morales aussi contestables a-t-il été érigé au rang de divinité majeure par les afro-cubains ? Pourquoi, malgré ses nombreux défauts, possède-t-il un aussi grand pouvoir de séduction auprès des femmes ? Je chercherai, dans cet article, à répondre à ces deux questions.
Ma thèse essentielle est que Chango, comme sa Maîtresse Ochun, suscitent en nous l’empathie car ils nous rendent le monde plus vivable et plus familier, puisque ces Dieux finalement nous ressemblent, dans leurs grandeurs comme dans leurs défauts.
Mais le mythe de Chango nous décrit également un univers fondamentalement imparfait, constamment menacé par l’irruption de la violence et de l’injustice dont le Dieu, exprimant en cela son humaine imperfection, est capable. Et il en sera sans doute ainsi pour l’Eternité, car Chango restera toujours le même.