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Historia magna

La cavalerie impériale

ney3 Cette arme se subdivisant en trois catégories : la grosse cavalerie, la cavalerie de ligne et la cavalerie légère.

La cavalerie lourde

Elle était essentiellement constituée des cuirassiers et des carabiniers, auxquels ont peut adjoindre les grenadiers à cheval de la Garde (voir la fiche Garde impériale). Elle était conçue comme un corps de réserve chargé notamment de briser la résistance ennemie par des charges massives et frontales lors des grandes batailles.

caval2 Les cuirassiers étaient vêtus d’un habit bleu roi, avec des épaulettes rouges, et d’une culotte à peau de mouton. Ils portaient pendant les combats une cuirasse en fer couvrant la poitrine et le dos ainsi qu’un casque de fer à la romaine, surmonté d’un cimier jaune et orné d’une houppette rouge et d’un crin noir. Ils étaient armés d’un sabre droit, d’un pistolet et d’un mousqueton. La sellerie était constituée d’une chabraque en peau de mouton, d’une housse et d’un portemanteau bleu roi bordée de blanc. Vers 1810, Ils étaient organisés en une quinzaine de régiments.

Parmi les très grands officiers supérieurs de ce corps, on peut citer Nansouty, d’Hautpoul, d’Espagne.

caval8 Les carabiniers portaient jusqu’en 1809 un uniforme assez semblable à celui des grenadiers et des gendarmes à cheval : bonnet d’ourson, habit bleu roi à retroussis rouges, culotte en peau de mouton. La principale différence visible était l’existence d’un revers rouge boutonné sur l’habit.

En 1809, Napoléon leur donna l’uniforme qui allait les faire entrer dans la légende : habit blanc liseré de bleu, double cuirasse en acier cuivré aux reflets d’or, casque à la romaine surmonté d’un grand cimier portant une épaisse chenille en crin écarlate, sellerie constiuée d’une chabraque en peau de mouton.

Bien qu’il n’y eut que deux régiments de carabiniers, Ils ont laissé un souvenir au moins aussi prestigieux que celui des cuirassiers.

baum85 Chargée d’intervenir au moment critique du combat pour briser la ligne ennemie et emporter la décision par une charge terrifiante, La grosse cavalerie a laissé sa marque glorieuse et sanglante dans toutes les grandes batailles de l’Empire. Parmi ses faits d’armes les plus prestigieux, on peut citer la charge des 80 escadrons, qui, lancés par Murat, brisèrent la ligne russe à Eylau en 1807 ; la prise de la grande redoute de la Moskova sous le commandement de Caulaincourt, qui y laissa la vie, en 1812 ; l »anéantissement du tiers d’un corps d’armée russes par les cuirassiers à Montmirail en 1814 : et, bien sur, les charges furieuses et désespérées de Ney sur le plateau de Mont-Jean à Waterloo en juin 1815.

baum117 La cavalerie de ligne

Elle était constituée essentiellement des dragons et des chevau-légers lanciers. Dans la garde impériale, elle était représentée par les régiments de lanciers et les dragons de l’impératrice (voir la fiche « Garde impériale »). Elle pouvait être, selon les cas, chargée de missions d’attaque massive, comme la cavalerie lourde, ou d’exploration, d’avant-postes et d’escarmouches, comme la « légère ».

caval11 Les dragons avaient en principe pour particularité de pouvoir se battre aussi bien à pieds qu’à cheval. Leur uniforme était constitué d’un habit veste de drap vert foncé, d’une culotte blanche ou beige, d’un casque romain à cimier portant une crinière noire. Leur armement comprenait un sabre droit, un pistolet et un fusil court ; la selle était constituée d’une housse verte foncée à bords carrés bordée de blanc, et à partir de 1812, d’une demi- chabraque en peau de mouton. La couleur des retroussis, des revers, des manches, du plastron et du col variait selon le régiment. On comptait environ 30 régiments de dragons dans l’armée impériale.

caval10 Les chevau-légers lanciers n’apparurent dans l’armée impériale qu’en 1811, Napoléon souhaitant dotée sa cavalerie d’un arme nouvelle qui lui manquait encore : la lance. Il créa alors six régiments de chevau-léger à partir d’anciens régiments de dragons. Outre la lance, les cavaliers étaient armés d’un sabre, d’un pistolet et d’un mousqueton. Ils portaient un habit-veste vert foncé, un casque à la romaine surmontée d’un cimier portant une chenille noire. La selle était composée d’une chabraque en peau de mouton. Les épaulettes, les retroussis et revers, le collet, les parements et les bordures de la chabraque portaient les couleurs distinctives de leur régiment.

La cavalerie légère

Chargée des missions de reconnaissance d’avant-postes, ainsi que de raids en profondeurs sur les arrières de l’ennemi, la « légère » comprenait les hussards et les chasseurs à cheval. Dans la Garde, elle était représentée par le régiment des chasseurs à cheval de la Garde, peut-être le plus célèbre de l’Armée impériale avec les lanciers polonais et le 1er grenadier à pieds (voir fiche « Garde impériale »). Parmi les grands officiers de cavalerie légère, on peut notamment citer Colbert et Pajol.

caval15 Les chasseurs à cheval portaient un habit-veste vert foncé à basques, un pantalon de même couleur, et un shako noir orné d’une plaque en losange, d’un cordon blanc à raquette et surmonté d’un plumet ; la selle était constituée d’une chabraque en peau de mouton. Collets, plumets, passepoils, parements et manches étaient à la couleur de régiment. L’armement était constitué d’un sabre courbe, d’un pistolet et d’un mousqueton. Les compagnies dites d’élite portaient le colback. On comptait une trentaine de régiments de chasseurs à cheval.

caval13 Les hussards portaient un uniforme…. à la hussarde, c’est-à dire composé d’un dolman (habit recouvert de tresses sur la poitrine) recouvrant un gilet, d’une pelisse bordée de fourrure souvent portée en sautoir sur l’épaule, d’une culotte de cavalerie, d’une ceinture tressée et multicolore et d’une sabretache ; ils portaient un shako noir orné d’un cordon blanc à gland et orné selon les régiments, d’un pompon ou d’un plumet. Les compagnies d’élite portaient le colback ; la selle était constituée d’une chabraque en peau de mouton. L’armement était composé du sabre courbe de cavalerie légère, du pistolet et du mousqueton.

caval16 Cette description un peu sèche ne donne qu’une vague idée de la splendeur et de la diversité des uniformes de hussards dont les couleurs – non seulement celle des cols, parements, tresses et boutons, mais aussi de la partie principale de l’uniforme (dolman, pelisse) variaient complètement d’un régiment à l’autre. La douzaine de régiments de hussard existante portait donc des uniformes de couleurs extrêmement variées, allant du bleu ciel au rouge écarlate en passant par le gris perle.

leg13 Le fait que la pelisse, le dolman et la culotte étaient souvent de couleur différente ajoutait encore à ce chatoiement qui firent des hussard les cavaliers les plus éclatants de l’Empire. Ils s’illustrèrent dans maintes actions dont la plus glorieux fut sans doute la poursuite et la destruction de l’armée prussienne par la « Brigade infernale » de Lassalle après les victoires de Iéna et d’Auerstaedt. Leur chef le plus prestigieux, Lassalle, fut tué à la fin de la bataille de Wagram.

Source principale : Funcken, Liliane et Fred, 1968, L’uniforme et les armes des soldats du premier empire, Tomes 1 et 2, éditions Casterman

Source secondaire : Pigeard Alain, 2002, L’armée de Napoléon, Organisation et vie quotidienne, Bibliothèque napoléonienne, éditions Tallandier

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