Editeur : La Salida n°47, Fevrier-mars 2006
Auteur : Philippe Stainvurcel
Discographie de Homero Manzi
Les chansons de Homero Manzi ont fait l’objet d’innombrables enregistrements. Il est rare, en particulier de trouver un album de Troilo où ne figure pas plusieurs titres du poète. Plus rare, par contre, sont les disques ou CD spécifiquement dédiés à l’œuvre de Manzi. Parmi ceux-ci, Philippe Stainvurcel nous propose notamment :
– L’excellente compilation de la collection « El Bandoneon ». Cet album reprend 20 titres éparpillés dans l’ensemble de la collection, ce qui en fait un des meilleurs de la série. Citons, entre autres : Malena chanté par Francisco Fiorentino ; Romance de Barrio chanté par Floreal Ruiz, Sur chanté par Edmundo Rivero, Negra Maria chanté par Mercedes Simone, Milonga sentimental chanté par Carlos Gardel, Che Bandoneon chanté par Jorge Casal et Fuimos chanté par Roberto Channel. Homenage a las poetas del tango, Homero Manzi, EBCD n° 78
– L’album de la plus argentine des chanteuses françaises, Emma Milan, qui a rendu un tendre hommage à ses deux » Homero », l’autre étant Homero Exposito. Je lui laisse la parole: « J’ai voulu que ma voix soit l’écho de leurs mots pour dire un Buenos Aires aujourd’hui disparu, le chagrin des hommes toujours renouvelé, la peine de l’immigrant, du gaucho délaissé, tout un paysage de la ville et du coeur que l’un et l’autre ont inlassablement exploré et recomposé en une série de poèmes inoubliables ». A mis dos Homeros – Poetas del tango, Emma Milan, année 2002, Cities, long distance.
– Enfin, bien qu’il ne contienne pas exclusivement des œuvres de Manzi, mentionnons l’album de Lucio Demare, le compositeur de la musique de Malena. On y trouve notamment ce titre interprété par Roberto Arrieta dans sa version originale de 1942, date de sa création. Ce tango est devenu emblématique de la poésie-tango, aussi peut-on lire une foisonnante littérature sur l’inspiratrice de ce texte. Pour certains c’était Malena Toledo, chanteuse rencontrée dans un cabaret au Brésil, d’autres y voient une évocation de la chanteuse Nelly Omar. L’histoire nous laisse une légende, cela suffit. Lucio Demare y su orquesta tipica, »Tango guapo » (1942-1944), EBCD n° 10