Editeur : la Salida n°17, Février-Mars 2000
Auteur : Marcella Morilla
Un bon texte décrivant les milonguas de Buenos Aires telles qu’elles étaient en 1999, et qui, bien qu’il date un peu aujourd’hui (beaucoup ont fermé, d’autres se sont ouvertes) a le mérite de restituer une atmosphère…
Pour retrouver cet article, cliquer sur lien suivant : http://lasalida.chez.com/, puis la salida n°17, puis Le tango à B.A.
Spectacles
Pour les touristes désireux de voir un spectacle avec orchestre, chanteurs et danseurs professionnels, il existe des cabarets qui en général offrent un dîner à des prix accessibles. Dans le vieux quartier de San Telmo on peut par exemple trouver le « Viejo Almacén », « La Cumparsita », « Casablanca », « Bar Sur ».. Ceci pour 15$ y compris pizza libre. « Michelangelo » est plus élégant et plus cher, ou encore « Pigalle » à La Recoleta, un quartier plus chic.
Cours
Les aficionados désireux de pratiquer ou de perfectionner leur tango disposent d’un grand choix. Il y a des classes tous les jours depuis midi jusqu’au soir. Le prix des classes collectives de 2 ou 3 heures vont de 5$ a 10$(1). Les classes individuelles ou en couple coûtent entre 30 et 50$ l’heure (sauf avec les vedettes internationales qui sont beaucoup plus chères). On peut trouver des listes de cours à jour dans les journaux spécialisés : « BA tango » et « Tanguauta ».
Danser l’après-midi
La « Confitería Ideal » (Suipacha 384), un beau bâtiment qui date de 1912 mais actuellement dépourvu d’entretien, offre la possibilité de pratiquer le tango tous les jours de 12 à 20 heures, au premier étage. Les amateurs de milongas traditionnelles, avec code d’invitation, tendas et cortinas, pourront aller les mardi et jeudi après-midi à « Pavadita » (1218 Corrientes), où les danseurs sont excellents, mais un peu compassés.
On trouve une ambiance plus jeune et moins formelle à la pratique d’Esther et Mingo Pugliese (Cochabamba 444) les mardi et jeudi de 20 heures à minuit, où l’on peut expérimenter de nouvelles figures. Au même endroit, les lundis et vendredis, se tient la pratique d’Olga et Gustavo Naveira, où le niveau des danseurs est vraiment très bon. Mais ici commence le royaume de la nuit….
Danser le soir
La milonga commence tard, vers 23 heures au plus tôt, et est souvent précédée d’une classe voire d’une pratique(2). Les prix d’entrée sont en général de l’ordre de 5$.
Lundi. On peut aller danser à « Viejo Correo » (Av. Díaz Vélez 4820), où l’ambiance est un peu hétérogène mais agréable, et qui est également ouvert plusieurs autres soirs de la semaine.
Mardi. La milonga typique du mardi est « Almagro », à l’ambiance assez jeune (Medrano 522). Ce soir-là, on peut également aller danser tout près de là, à « La Catedral » (Sarmiento 4008), lieu du » tango alternatif « . La piste en bois n’y est pas en bon état, les sièges ne sont pas confortables, la décoration est d’un postmodernisme décadent. Même si cette petite description n’est pas alléchante, il s’agit d’un endroit intéressant à visiter, hors des conventions habituelles du tango, fréquenté par des très jeunes danseurs en rupture des codes traditionnels, que l’on retrouvera également le samedi après-midi à la pratique en plein air de Omar Viola à Caminito, en plein centre de la Boca. Mercredi. « La Viruta Tango » (Armenia 1366) rassemble une clientèle assez jeune. Le disc jockey choisit souvent des tangos assez modernes, lesquels donnent la possibilité au danseurs d’être plus créatifs. Ceux qui recherchent une ambiance plus formelle iront à « El Morocco » (Corrientes 2048), où il vaut mieux se rendre en groupe si l’on souhaite danser.
Jeudi.La milonga traditionnelle est « Niño Bien » (Humberto Primo 1462). Dans une atmosphère très œcuménique, on peut y rencontrer des pittoresques « milongueros historiques », des jeunes, des étrangers, des professeurs, le tout donnant un excellent niveau de danse. La concurrence, récemment inaugurée, est à « Los Amigos » (Bartolomé Mitre 1149, 9ème étage), où vous trouverez un grand salon, une bonne piste en bois et une terrasse avec vue panoramique sur la ville. Les noctambules endurcis pourront ensuite se mêler, à partir de 2 ou 3 heures du matin, au « royaume de la nuit » portègne, à « Re Fa Si » (Humberto 1783). Ils pourront y apercevoir, avec un peu de chance, une star de cinéma ou un truand célèbre.
Vendredi. On peut citer « Gricel » (La Rioja 1180), « Torquato Tasso » (Defensa 1575), « La Beba » (Alvarez Thomas 1462) organisé par la fille d’Osvaldo Pugliese, et « La Estrella » (Armenia 1366) pour les jeunes.
Samedi. Parmi un grand choix, on peut mentionner « Sunderland » (Lugones 3161) et « La Viruta ». A noter que ce jour-là, les tangueros dansent en couple constitués, ce qui ne facilite pas le travail des chasseurs solitaires.
Dimanche. La milonga commence plus tôt, comme à la « Confitería Ideal » à partir de 15 heures. Vers 20 heures s’ouvre le « Salon Canning », d’atmosphère assez traditionnelle (Av. Scalabrini Ortiz 1331), et ce qui est sympa pour l’été, « Viento Norte » (Comodoro Rivadavia 1350) en plein air. A mentionner également « Almagro » (Medrano 522) à partir de 23 heures (précédé d’un cours et d’une pratique).
Marcella Morilla
(1) Un dollar vaut environ 6,5 francs.
(2) Bien distinguer le bal ou milonga, plus formelle (vêtement, tables réservées, code d’invitation), de la pratique ou entraînement (sacs posés en vrac, blue-jean, invitations informelles comme en France).