Editeur : La Salida n°37, février-mars 2004
Auteur : Fréderic Langeard
Images de Berlin
(pour consulter l’article complet avec les photos, cliquez sur : berlin)
Berlin et le tango, c’est déjà une vieille histoire. Comme Paris en son temps, la ville découvrit le tango pendant l’entre deux guerres. Aujourd’hui le tango y est toujours bien vivant où, comme dans bien d’autres villes européennes, il a refait surface depuis déjà plusieurs années. La scène tango berlinoise est bien fournie tant en pratiques, bals spectacles et (pour plus d’informations pratiques on se connectera utilement sur les sites internet tango, notamment http://www.tangoberlin.de).
L’histoire des cinquante dernières années a marqué Berlin plus que d’autres villes, en faisant le ville-symbole de la guerre froide et de l’affrontement Est-Ouest. Les traces de ce passé demeurent pour ceux qui veulent bien les lire, bien que les très importants travaux engagés depuis 1989 les effacent chaque année un peu plus.
Dans une certaine mesure, la séparation entre les parties est et ouest de la ville subsiste encore. L’espace urbain est plus austère et les infrastructures (rues, transport), supportent parfois encore cet aspect défraîchi ou hors d’âge ( voir les fameuses canalisations aériennes de chauffages qui enjambent les rues). Pour mémoire on se souviendra que le mur passait notamment par la porte de Brandebourg, la gare de Friedrichstrasse… Dans l’ex-Berlin Est se trouvent la plupart des salles de tango. Si un certain état d’esprit, libertaire et expérimental, a pu favoriser l’ouverture de bals et de pratiques dans cette partie de la capitale, les salles vacantes à prix attractifs y étaient également probablement plus nombreuses qu’à « l’Ouest ».
Les lieux tango de l’ex-Berlin Est sont souvent singuliers :, die Neuen Kultur Brauerei, une ancienne brasserie reconvertie en lieu culturel polyvalent, propose des pratiques en extérieur l’été ; der Grüner Salon (situé Rosa Luxembourg Platz, un nom qui signe l’ancien Berlin Est !) ouvre une pratique très sympathique avec une ambiance plutôt club en milieu de semaine dans un bâtiment des années 30 à l’allure austère ; le Clärchen Ball’s Ballhaus est un lieu plus chaleureux et correspond plus à une salle de bal traditionnelle, enfin on repasse à « l’ouest » pour danser en fin de semaine dans une des principales (et ancienne) salle de bal de la ville au Ballhaus Rixdorf . Cette liste est loin d’être exhaustive et comme partout ailleurs, les lieux tango ouvrent et ferment au gré des vents …. Avec un peu de chance, on peut aussi être convié à danser dans des pratiques impromptues, dévoilées à la en dernière minute par le bouche à oreille. On peut ainsi se retrouver sur l’île des musées, entre la colonnade de l’Alte Nationalgalerie,(l’organisation de pratique de danse ne peut y être que ponctuelle et officieuse, faute d’autorisation municipale) et dans bien d’autres lieux encore..
Le pèlerin tango à Berlin intègrera une autre particularité géographique de la ville dont la surface est équivalente à huit fois Paris ! Bien que souvent les pratiques sont regroupées dans les mêmes quartiers, les transitions nocturnes d’un lieu tango à un autre peuvent être longues…
Fredéric Langard