Catégories
Musique et musiciens d'hier

Biographie de Osvaldo Fresedo

Editeur : La Salida, n°44, juin à septembre 2005

Auteur : Suzana Blaszko

Biographie de Osvaldo Fresedo

salida44 fresedo1 Osvaldo Fresedo, bandonéoniste, compositeur et directeur d’orchestre, naît le 5 mars 1897 rue Lavalle à Buenos Aires. Dix ans plus tard, sa famille bourgeoise déménage à la Paternal, quartier populaire où il va découvrir le tango au grand désespoir de sa famille. Sa mère, professeur de piano le voit plutôt en musicien classique. Ses origines bourgeoises, selon certains critiques, vont marquer son œuvre. Il sera le musicien de tango préféré des classes aisées bien que sa musique – pouvait-il en être autrement ?- soit marquée par l’esprit profond de l’arrabal porteno …

Le « Pibe de la Paternal » démarre sa carrière en 1913 dans un trio avec son frère Emilio (violon) qui plus tard composera les paroles de la plupart de ses tangos. En 1919 il dirige un premier orchestre avec Julio di Caro : Juan Koller (violon), José Maria Pizutti (piano) et Hugo Baralis (contrebasse). Représentant de la Guardia Nueva, sa popularité va croître rapidement. En 1920, il enregistre déjà aux USA pour la maison Victor avec une petite formation. Il créée un trio avec Enrique Delfino, Tito Roccatagliata.

Sa rencontre avec le compositeur Juan Carlos Cobian (Los mareados et Nostalgias) est décisive. Avec Cobian, un « aristocrate » comme lui, ils vont tous les deux marquer une période importante dans l’évolution orchestrale du tango, en le « professionnalisant ».

Au fil des ans 1930, Fresedo devient un musicien à la mode. Il s’adapte aux différentes périodes. Certains critiques ne manqueront pas de souligner sa « superficialité »… Il multiplie ses voyages aux USA et en Europe. Il tire également profit des nouvelles technologies d’enregistrement. Très sollicité il fait de nombreuses apparitions à la radio et au cinéma (Tango et Los tres berretines) Il dirige cinq orchestres au même temps… Il fait la tournée des cabarets et des locaux nocturnes dans de brèves apparitions…

Au grand dam des puristes, il travaille et enregistre des disques avec des musiciens venus d’autres genres, comme Pedro Vargas (boléros) et comme Dizzy Gillepsie (jazz). Détail intéressant : aux Etats-Unis, avant ses concerts, il annonce sa musique comme étant du « jazz argentin ». Fresedo va dépouiller le tango de certaines connotations musicales orthodoxes. Il introduit la harpe et el vibraphone et des éléments de percussion qui libèrent le piano de ses fonctions rythmiques. Dans ses orchestrations, il choisit plutôt les tempos moyens et lents au détriment des tempos rapides. Il privilégie également les cordes. Le piano et le bandonéon ont des rôles d’accompagnement « subsidiaires ». Les solos ne l’intéressent pas trop. Les chanteurs, quant eux, – Gardel mis à part – sont plutôt un instrument de plus.

Au long de sa carrière très riche, Fresedo va accompagner de nombreux chanteurs comme Gardel (Fea » et Perdon Viejita ), Agustin Magaldi, Ada Falcon, Tito Schippa et Roberto Goyeneche. Parmi ses paroliers on peut citer. Son frère Emilio Fresedo (Vida mia), Edmundo Bianchi, Amadeo Canale Hectór Pacheco (Pampero) et Eduardo Calvo (Arrabalero ). Parmi ses principaux arrangeurs figurent Lombardo, Galvan, Salgan et Pansera. Rénovateur du tango comme Di Caro, Cobian et Delfino, Fresedo a occupé le devant de la scène tanguera pendant plus de 60 ans. Il compte plus de 1250 enregistrements.

Le Pibe de la Paternal s’est éteint à Buenos Aires en 1984

Susana Blaszko

Pour retrouver quelques-unes des chansons interprétées par l’orchestre de Fresedo, cliquez sur : fres1, fres2.

Si le texte apparaît trop petit, aggrandissez-le en pleine page puis cliquez sur l’icône carréé en bas à droite.

Pour en savoir plus sur Carlos di Sarli et Osvaldo Fresedo : /2005/06/14/la-salida-n-44-carlos-di-sarli/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.