Editeur : Humanisme et entreprise, n° 193, 1992
Auteur : Fabrice Hatem
Crise scolaire et démocratie française
L’éocle a toujours tenu une place centrale dans le débat politique français, à la mesure du rôle qui lui était dévolu dans le projet révolutionnaire. De ce fait la "crise" ou la réforme constituent, d’une certaine manière, l’état naturel de notre système scolaire, dans la mesure où ses ambitions, ses contradictions et ses limites reflètent celles de notre modèle républicain.
Mais la crise du système scolaire revêt aujourd’hui des formes particulières, sous la pression de deux éléments nouveaux. D’une part, le mouvement de démocratisation, avec la forte augmentation quantitative des populations scolarisées, provoque à la fois des difficultés matérielles er des remises en cause cause pédagogiques. Dautre part, on perçoit les signes d’un malaise plus profond, dont les causes multiples ont des liens avec le fonctionnement même de notre démocratie : la perte d’attractivité du modèle culturel et politique que l’école de la République avait pour rôle de transmettre ; la polarisation excessive du système éducatif